maladies parasitaires - USP

TRICHINOSE. 695
Trichines vivantes; ce ne fut qu'au bout de deux mois qu'elle devint
inoffensive (1) »>*
Ces faits sont contredits par des expériences instituées, d'une part,
à l'École de médecine de Marseille par Livon, Bouisson et Caillot de
Poney, et, d'autre pari, par H. Bouley et Gibier. Ces derniers ont
opéré sur des morceaux de jambon infestés de Trichines qu'ils ont
laissés séjourner pendant deux heures et demie dans des appareils
réfrigérants, système Carré. Ils ont reconnu que l'exposition des
viandes à une température de — 20° et même de — 15° suffit pour
Jaerles Trichines qui peuvent leur être incorporées. Les différences'
entre ces deux sortes d'expériences tiennent évidemment à ce que,
dans les secondes, les Trichines avaient subi l'action préalable et plus
ou moins prolongée de la salaison, comme Gibier l'a reconnu plus
tard (2).
L'influence de la salaison sur la vitalité des Trichines est loin d'être
aussi marquée qu'on serait porté à le croire. Il lui faut un temps assez
I long pour amener la mort des parasites. D'après les expériences de
G. Colin (3), « la salaison incomplète effectuée depuis six, huit, dix
jours ne tue pas les Trichines et ne leur ôte point la faculté de se
développer dans l'intestin... La salaison complète tue promptement
les Trichines dans les parties superficielles des morceaux plongés
dans la sabmure ou saupoudrés de sel, mais elle laisse encore pour
longtemps les Trichines vivantes dans les parties profondes, qui se
pénètrent de sel avec lenteur... Dans les parties de profondeur
moyenne, le jambon n'a pas plus de Trichines vivantes que dans les
couches superficielles ; il n'en a même plus au bout de deux mois
près des os ou dans les parties les moins saturées de sel. Mais dans
les parties profondes, sur les jambons de grand volume, qui n'ont
pas séjourné un temps très long dans le sel, il reste des Trichines
Tirantes, au moment où la pièce est tirée de la saumure, et ces Trichines
n'y meurent qu'à la longue, quelques semaines ou quelques
mois après les plus superficielles, suivant le volume des pièces et la
quantité de sel dont elles sont pénétrées... Dans les saucissons, même
faiblement salés, les Trichines sont tuées déjà au bout d'une quinzaine
de jours. Elles le sont à toutes les profondeurs, et mieux encore
que dans le jambon, à cause de la diffusion plus rapide et plus complète
du sel dans toutes les parties de la masse. Ces résultats prouvent
que la salaison tue assez promptement les Trichines. Quinze jours
suffisent pour celles des parties superficielles, six semaines pour
celles des parties profondes. » Lors de l'épidémie d'Emersleben (1883),
on a, d'ailleurs, constaté que l'ingestion d'un hachis salé trichine, qui,
(1) R. LECCKART, Die menschlichen Parasiten, II, 1876, p. S 92 - *~~TTZ •«.
(2) H. BOULEY et P. GIBIER, C. R. de l'Acad. des sciences, XCIV, 1882, p. IWM,^» , U^jX
P. GIBIER, Ibid., CIX, 1889, p. 533. ,,%/^ • . X
(3) G. COUN, Bull, de l'Acad. de méd., (2), XIII, 1884, p. 229.
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