maladies parasitaires - USP

446 PARASITES DE L'APPAREIL DIGESTIF.
TRÉMATODES. — Deux espèces de Trématodes, un Hémistome et un Distomo,
rares toutes deux, ont été trouvée^dans l'intestin du Chien.
Hémistome ailé (Hemistoma alatum Goze). — Ver long de 3 à 6 millimètres,
d'un blanc sale, à partie antérieure dilatée en cœur et formant comme uno
sorte de corne de chaque côté. Assez commun chez le
Renard et chez le Loup, il a été trouvé chez le Chien par
Creplin et par Schone. Ce dernier ne l'a rencontré que
chez les Chiens d'attelage (5,5 p. 100).
Distome hérissé (Distoma echinatum Zeder). — Corps
rosé ou rougeâtre, long de 4 à 15 millimètres, sept fois
moins large, lancéolé, plat, prolongé en avant par un
cou plus étroit, très court, terminé par une sorte de tête
ou de dilatation réniforme, échancrée en dessous, et
entourée d'épines droites sur tout le reste de son contour.
Tégument parsemé de petites épines ou lamelles
I aiguës sur la partie antérieure et de lamelles obtuses
I sur la partie postérieure. Ventouse ventrale trois à
I quatre fois plus grande que la ventouse orale. Œufs
ma alatum, gran- jaune brunâtre, longs de 94 à 110 y., larges de 75 p
deur naturelle et (Dujardin).
Cette espèce, qui est assez commune dans l'intestin
des Canards domestiques et d'autres oiseaux aquatiques,
a été trouvée par Generali (1), dans le duodénum d'un chien, qui
était très enflammé et parsemé d'une infinité de ponctuations d'un gris
jaunâtre. Ce Distome présente de l'intérêt en raison des recherches complètes
dont son évolution a été l'objet, de la part de plusieurs expérimentateurs,
en particulier de Pagenstecher et surtout d'Ercolani. Railliet en a
donné le résumé, que nous lui empruntons.
Les formes larvaires du Distome hérissé sont celles qui s'observent le plus
communément chez les mollusques aquatiques, et surtout chez des limnées,
planorbes, paludines. On les rencontre dans des organes très divers, et
dans ces conditions, leurs caractères sont si variables qu'on avait cru devoir
admettre l'existence de plusieurs formes spécifiques distinctes. Telle est
l'origine du Cercaria echinatoides Fil. (identique au C. echinifera La Val.), et
du C. spinifera La Val. — Les sacs germinatifs de cette espèce sont des rédies
(fig. 201 n° 1), qui développent, par gemmation dans leur intérieur,
d'autres rédies ou des cercaires et se reproduisent même quelquefois par
bourgeonnement externe ou par scission (n° 2). (Leuckart (2) tient pour
suspecte cette observation d'Ercolani relative à la multiplication des rédies
par bourgeonnement ou par division). Les rédies sont très variables dans
leur forme. Il en est de même des cercaires qu'elles ont formés, du
moins tant que ceux-ci sont libres ; mais ils se ressemblent dès qu'ils sont
enkystés. Dans certains cas, ces cercaires quittent le corps du mollusque
qui hébergeait la rédie, pour aller s'enkyster dans la peau ou autour du
cœur des paludines, tandis que d'autres fois ils s'enkystent dès leur sortie
de la rédie ou même dans son intérieur (n° 1). En administrant ces cercaires
enkystés à des animaux à sans froid (grenouilles, crapauds ou couleuvres),
on n'obtient aucun résultat: au contraire, ils se transforment en
Distomes, lorsqu'on les fait ingérer à dès animaux à sang chaud. Les expériences
d'Ercolani ont porté en particulier sur des canards, et, chez ce*
animaux, les dernières formes de cercaires sus-indiquées ont toutes donné
le Distoma echinatum. Chez les Moineaux, Souris, Rats, Taupes et Chiens, le
(1) GENERALI, Lo Spallanzani, Modena, 1881; et Archives vétérinaires, 18S2, p. W-
(2) R. LEUCKART, Die Parasiten des Menschen, 2« éd., I, 2« partie, 1889, p. 106-