maladies parasitaires - USP

304 PARASITES DE LA PEAU.
sur la Souris, y produirait une phase de YAchorion Arloini. Dans son
passage de la Souris à d'autres animaux et à l'Homme, cet Achorion
arriverait à la forme A. Schœnleini.
Les animaux domestiques atteints de favus peuvent transmettre
leur maladie à l'Homme. Le chat de Draper communiqua sa maladie à
deux enfants qui jouaient avec lui. Saint-Cyr, Horand, Anderson,
Walter G. Smith (1) ont cité des cas semblables. Saint-Cyr a contracté
le favus en manipulant ses chiens d'expérience.
Inversement, la maladie peut se transmettre de l'Homme au Chat.
Dès 1847, Jacquetant disait, dans sa thèse déjà citée : « J'ai vu, dans le
service des enfants teigneux (de l'Antiquaille) deux chats avec lesquels
jouaient les petites malades contracter le favus, et un favus absolument
semblable à celui dont elles étaient elles-mêmes, pour la plupart,
affectées. » Kobner (2) a réussi à produire du favus chez des cobayes
en leur inoculant des croûtes faviques prises sur un sujet humain:
Saint-Cyr et Mégnin ne disent rien sur l'origine du favus chez les
lapins qu'ils ont observés. On peut supposer que des souris ou des
rats faviques ont fréquenté leur clapiers ; mais c'est une simple hypothèse,
qui n'a pour elle que sa plausibilité. Cependant les lapins de
Saint-Cyr ont communiqué leur maladie à un élève qui les soignait.
De plus, on a pu la transmettre du Lapin au Chien, où elle ne s'est
manifestée que dix jours après le dépôt de la matière contagieuse.
Saint-Cyr a encore réalisé la transmission expérimentale du favus du
Chat au Chat et au Chien. Nous avons nous-même réussi dans des
tentatives de transmission du favus de l'Homme au Chien et au Lapin.
Quant aux Poules, Gerlach a vainement tenté de transmettre leur
favus à des mammifères domestiques. Il affirme cependant avoir réussi
sur l'Homme. De son côté, si Schùtz a pu cultiver le parasite de cette
teigne sur différentes substances et surtout sur une décoction de pain
bien stérilisée au préalable, s'il a pu aller ainsi jusqu'à la septième'
culture, il a échoué dans ses tentatives de transmission à une souris
blanche, à un rat, un mulot, un cobaye, un lapin et un pigeon. Les
Poules seules lui ont offert un terrain favorable à l'évolution du mal.
Cela porterait à supposer que le favus des volailles est différent de
celui des Mammifères. Nos expériences sont contraires à cette conclusion
et affirment l'identité. Nous avons pu transmettre au Lapin le
favus de la Poule, et les symptômes ont été absolument semblables à
ceux du favus du Lapin venu de l'Homme. Réciproquement, nous avons
obtenu sur la Poule un favus absolument semblable au favus naturel
de cette espèce en déposant sur la crête du favus humain délayé dans
l'eau. La réussite nous a paru avoir pour condition essentielle le
(1) WALTER G. SMITH, Cases of favus : spécimen of favus from the cal, etc. Tbe
Dublin Journ. of med. se, 1879, p. 450.
(2) KOHNER, cité par HARDY, art. Favus. Nouv. dict. de méd. et de chir. prat., XIV,
Paris, 1871, p. 547. .