maladies parasitaires - USP

TRACnÉO-BRONCHITE VERMINEUSE (SYNGAMOSE). 389
une diminution de l'appétit, la tristesse, le plumage hérissé et tous les
caractères d'une cachexie, qui, à défaut de l'asphyxie, détermine la
mort. D'après Renne, il y aurait un emphysème sous-cutané dans la
région du cou et de la poitrine. Un éleveur allemand dit que, pour
confirmer le diagnostic, on n'a qu'à placer l'oiseau malade, le cou
étendu, au soleil et à la lumière ; on peut alors apercevoir le parasite
à travers la peau et la trachée (1).
La guérison spontanée est exceptionnelle, surtout chez les jeunes
sujets. Un gentleman de Somersetshire écrivait à Youatt que les poulets
peuvent résister à la maladie quand les plumes de la tête et du
cou commencent à se développer. Le Syngame trachéal peut être
cause d'épizooties très meurtrières ; "Wiesenthal a estimé les pertes de
ce fait aux quatre cinquièmes de la population galline dans les locar
lités envahies, Crisp à un demi-million le nombre des poulets détruits
chaque année en Angleterre, et Mégnin dit que dans une faisanderie
de Rambouillet on a compté jusqu'à 1200 victimes par jour.
Lésions. — A l'autopsie des gallinacés qui ont succombé à cette
affection, on trouve les Syngames répandus dans la trachée, principalement
près de sa division en bronches, parfois à l'origine de cellesci.
Ils sont plus ou moins enveloppés de mucus spumeux. La plupart
adhèrent tellement à la muqueuse par leur capsule buccale, qu'ils se
laissent déchirer plutôt que de lâcher prise ; le point sur lequel ils sont
implantés constitue souvent une petite tumeur remplie de pus jaunâtre
et caséeux. Cet abcès peut prendre un tel développement qu'il obstrue
la trachée et qu'un seul couple suffit pour provoquer l'asphyxie.
Le nombre des couples qu'on trouve sur un même sujet est d'ailleurs
variable. Deux ou trois peuvent tuer un faisandeau de quatre à Six semaines;
il en faut vingt-cinq à trente pour asphyxier un faisan adulte.
Indépendamment de la force de résistance que donne l'âge, les différences
tiennent peut-être aussi à celles du diamètre de la trachée
(Mégnin).
Étiologie. — La maladie ne sévit guère que sur les jeunes sujets,
et surtout pendant certaines années, sans qu'on puisse rattacher son
extension à des circonstances précises. Certains éleveurs assurent que
les sujets gras et en bonne condition sont attaqués les premiers.
Les œufs du Syngame se développent à un degré variable dans
les utérus de la femelle selon l'âge et la taille de celle-ci. Quand
elle a 20 à 22 millimètres de longueur, l'embryon est complètement
formé (Cobbold, Mégnin). Ces œufs ne sont pas pondus, mais ne
peuvent s'échapper du corps de la femelle que par le fait d'une
déchirure qui, dans les conditions ordinaires, résulte de la décomposition
cadavérique. Les œufs, embryonnés ou non, se répandent
sur le sol humide, dans les flaques d'eau, y évoluent et peuvent
(1) E.-W. Se, Dresdener Blâtter f. Geflilgelzucht, 1882; et Arch. vétér. 1884, p 90.