maladies parasitaires - USP

PARASITES DE L'INTESTIN. 441
contré les T. cœnurus, canina et litterata dans la moitié postérieure de
l'intestin grêle, les T. echinococcus dans la moitié antérieure. Nous
avons fait la même observation.
On peut constater de l'inflammation de la muqueuse, de l'entérite
croupale (Eberth), des invaginations, des obstructions par des pelotes
de Ténias. Il est tout à fait exceptionnel de rencontrer des perforations
du tube intestinal. Des faits observés par Schiefferdecker, par
Cadéac et par Lahogue^l) en démontrent cependant la possibilité.
Le premier a trouvé dans l'intestin grêle d'un chien une quantité prodigieuse
de T. canina. Il y avait une hypertrophie considérable des papilles
de l'intestin grêle, qui étaient très hyperémiées et dépassaient quatre à cinq
fois les dimensions des papilles normales. Dans la couche des glandes de
Lieberkûhn étaient creusées des espèces de tunnels, parallèles à l'axe de
l'intestin, et qui contenaient des articles de Ténias longs de 3 à 6 millimètres,
larges de 2 à 3 millimètres ; chaque galerie renfermait deux ou trois
parasites, le plus souvent un seul. Les parois de ces tunnels étaient formées
par des glandes de Lieberkûhn normales ; leur plancher, par des glandes
évasées et courbées; leur plafond, par des papilles hypertrophiées et soudées
ensemble à la suite de la chute de leur épithélium.
A l'autopsie d'un chien abattu après avoir présenté toute la physionomie
de la rage, Cadéac a trouvé deux Ténias (T. serrata) placés, l'un dans le péritoine
non enflammé, l'autre engagé dans une perforation de l'intestin grêle,
flottant dans la cavité abdominale par son extrémité antérieure, et retenu
dans l'intestin par les proglottis, qui n'avaient pu achever cette émigration.
Le conduit fîstuleux, infundibuliforme à son orifice intestinal, saillant à
son ouverture péritonéale, avait ses parois constituées par un tissu embryonnaire
remontant au moins à quelques jours. Une inoculation de la substance
du bulbe faite à un lapin est restée sans résultat, montrant bien qu'il ne
s'agissait pas de rage véritable.
Un chien anémique ayant été abattu comme suspect de rage, Lahogue
rouva dans son intestin grêle une quantité considérable de T. serrata, et
[Ans le duodénum trois perforations étroites, entourées d'un bourrelet in-
Wamatoire, et dans chacune desquelles était engagé un Ténia, flottant par
là partie libre dans le péritoine.
U. Caparini a rattaché à la présence de nombreux T. canina une violente
entérite chez un chien qui avait ingéré, d'ailleurs, des Échinocoques ; mais
rien ne prouve ici l'influence nocive attribuée aux Ténias (2).
Les Ténias ne sont donc pas absolument sans inconvénient pour le
Chien, et il est bon de l'en débarrasser pour prévenir les accidents
dont ils pourraient être la cause. On doit surtout y être déterminé par
la considération de l'infestation possible de l'Homme et des herbivores
domestiques par les cystiques issus de ces Ténias. Cela est particufièrement
applicable aux chiens employés à la garde des troupeaux
et qui les suivent aux pâturages, et à ceux, plus rares dans nos pays,
(1) SCHIEFFERDECKER, Arch. f. path. Anat. und Physiol., LVII, p. 47.'.; et Revue des
sciences médic, VI, 1875, p. 84. — CADÉAC, Revue vétérinaire, 1888, p. 169. —
LAHOOUE, Recueil de méd. vétér., 1888, p. 650.
12) U. CAPARINI, Revue vétérinaire, 1887, p. 83.