maladies parasitaires - USP

PARASITES DES CAVITÉS NASALES ET DU LARYNX. 549
tain développement, elles gênent le passage de l'air dans les cavités
nasales. Alors surviennent des éternuements fréquents, brusques, irréguliers,
quelquefois par longs accès, surtout lorsque la respiration est
activée par la marche ou la course. Parfois les animaux s'arrêten t
anxieux, font des mouvements respiratoires très amples, ouvrent a
bouche, s'efforcent de déglutir. Ces moments d'agitation alternent
avec des périodes d'un calme parfait. Le sommeil est souvent troublé
par des inspirations pénibles et des accès d'éternuements. Certains
sujets semblent menacés d'asphyxie et, dans leur angoisse, portent
leurs pattes à leurs narines comme pour se débarrasser d'un obstacle
à la respiration. Ils en deviennent irritables, mais rarement au
point de faire songer à l'épilepsie ou à la rage (1).
Nous avons dit déjà que, dans ses éternuements, le chien rejette du
mucus chargé d'œufs; il peut aussi rejeter des Linguatules, comme
cela a été plusieurs fois constaté.
11 est douteux que les épistaxis constatées sur des chiens affectés
de Linguatules doivent être rattachées à la présence de ces parasites :
dans la plupart des cas, elles sont sous la dépendance de l'uncinariose
intestinale ou de l'anémie essentielle (voy. p. 451).
Les Linguatules peuvent, en se déplaçant dans l'appareil respiratoire,
déterminer des accidents mortels d'asphyxie, quoique, en
général, celles qu'on trouve dans le larynx ou la trachée s'y soient
introduites après la mort (Colin). « Le professeur Dick rapporte
à cet égard un fait intéressant : il s'agit d'un chien en parfaite
santé qui vint à mourir subitement, et à l'autopsie duquel on ne
trouva rien qui pût expliquer la mort, sauf trois Linguatules logées
l'une dans le larynx, l'autre dans la trachée et la troisième dans la
bronche gauche. Cobbold explique ce déplacement en faisant observer
que l'animal avait été sorti le matin (c'était l'hiver) et que probablement
l'action de l'air froid avait fait émigrer les parasites : de là était
résultée l'asphyxie. » (A. Railliet.)
La durée du séjour des parasites dans les cavités nasales peut être
fort longue. Colin l'a vue dépasser quinze mois. A la fin, cependant,
les Linguatules sont expulsées ou meurent sur place, et avec elles
^paraissent les symptômes.
Chabert avait tracé, des lésions déterminées par les Linguatules, un
tableau aussi effrayant et aussi erroné que celui qu'il avait donné des
symptômes. D'après Colin, elles sont en réalité insignifiantes. Lapituitaire
conserve ses caractères normaux, « si bien que, sans le secours
de la loupe, un œil exercé aurait grand'peine à découvrir les empreintes
légères de leurs crochets microscopiques ». Leuckart a noté
(1) SODROILLAC, Ténias lancéolés développés dans les cellules ethmoidales d'un chien.
Journ. prat. de méd. vét. 1826, p. 62. — CHAUVRAT, Linguatules ténioïdes dans les
Cavités nasales... d'un chien abattu comme suspect de rage. Recueil de méd. vétér.,
»»90, p. 489.