maladies parasitaires - USP

258 PARASITES DE LA PEAU.
mité vient faire saillie en dehors. Quelquefois l'abcédation se fait a
une certaine distance de la tumeur; dans ce cas, on suit facilement
sous la peau les inflexions de la Filaire, qui a rampé à travers le tissu
conjonctif sans produire cependant sur son trajet un gonflement inflammatoire
bien accusé.
» Les douleurs, occasionnées sans doute par les mouvements du
ver, ne paraissent pas constantes. Durant des périodes plus ou moins
longues, le chien reste calme ; à d'autres moments, au contraire, il
fait entendre des aboiements plaintifs et se met à lécher furieusement
la plaie. On le voit quelquefois saisir le ver avec les dents et chercher
à l'extraire ; mais les douleurs qu'il provoque ainsi l'obligent à lâcher
prise. Cependant l'un des chiens que soignait Piot est parvenu, le
travail inflammatoire aidant, à se débarrasser peu à peu de l'une des
Filaires.
» On sait que, chez l'Homme, la rupture de la Filaire (qui se produit
parfois pendant l'extraction) est un accident d'une haute gravité,
souvent même mortel. Il ne paraît pas en être de même chez le Chien.
Le ver se rétracte simplement dans la plaie, sans augmenter sensiblement
les douleurs ni la tuméfaction. Il reparaît ultérieurement par le
même trajet fistuleux ou se fraye un nouveau passage à travers le
tégument. >
Le nombre des Filaires trouvées sur le même individu a varié de un
à cinq.
CBEVAL (1). — La Filaire de Médine a été constatée chez le Cheval
parClarkson (1837), Griffith (1861), Burke (1882). Dans chacun de
ces trois cas, le ver était à l'un des membres : à la partie inférieure
d'un paturon postérieur (Clarkson), à la face externe du jarret (Griffith),
au dessous d'un genou (Burke). La présence du parasite s'était
d'abord manifestée par une boiterie, puis par un abcès, et la guérison
suivit l'extraction du ver.
BOEUF (2). — Suivant Avenzoar et de Marchais, la Filaire de Médine
s'attaquerait souvent au Bœuf, et le médecin arabe désigne même la
dracontiase sous le nom de Mal des Bœufs. Ce sont les seules données
relatives à la présence de ce Nématode chez les bêtes bovines.
Étiologie. — De nombreuses hypothèses ont été émises pour expliquer
la pénétration de la Filaire de Médine dans le corps de l'Homme
et des animaux. On sait aujourd'hui, grâce aux recherches de Fedchenko,
que les embryons de ce ver pénètrent dans le corps de petits
Crustacés d'eau douce appartenant au genre Cyclope et y passent à l'état
larvaire. On peut trouver dans le même Cyclope jusqu'à douze parasites,
sans qu'il en paraisse incommodé. C'est très probablement en
(1) N. F. CLARKSON, Case of Filaria medinensis in the horse. Veterinary Record,I,
1845, p. 73. — G. N. GRIFFITH, loc. cit. — R. W. BURKE, in litt.
(2 AVENZOAR, Theisir, cité par R. Blanchard, foc. cit. — DE MARCHAIS, Voyage en
Guinée, Paris, 1725-1727. II, "p. 136 (Ibid.).