maladies parasitaires - USP

PARASITES DES CENTRES NERVEUX. 713
Diagnostic. — Le tournis du Mouton offre des ressemblances syraptomatiques
avec d'autres affections du cerveau ou des parties voisines.
Le vertige, méningo-encéphalite due à l'influence de la chaleur
solaire ou du séjour prolongé à la bergerie en été, se distingue du
tournis par la rougeur des muqueuses nasale, buccale, conjonctive,
par la chaleur du corps, le pouls rapide, la respiration haletante;
l'animal ne tourne que rarement, pousse de la tête contre les murs et
les râteliers de la bergerie, bêle presque continuellement et ne tarde
pas à succomber.
Vépilepsie se reconnaît à l'état parfait de la santé en dehors des
accès et à l'absence de tournoiement.
La cécité, qui s'observe parfois chez les agneaux, les rend incertains
dans leur marche et les porte à se cogner contre les objets environnants.
L'examen des yeux fait cesser toute incertitude.
La présence des larves d'Œstrus ovis dans les sinus frontaux
(Voy. p. 554) a quelquefois donné lieu à une confusion avec le tournis.
Ce faux tournis s accompagne très rarement de mouvement en cercle.
Les symptômes propres à cette affection, et, en particulier, le jetage,
l'éternuement et le rejet de larves sont des signes très distinctifs.
Une inflammation des sinus, avec collection purulente et altération
des parois osseuses, peut avoir son retentissement dans le crâne et
aboutir à des symptômes analogues à ceux du tournis. Le jetage, ici
encore, parfois l'âge de l'animal et la manifestation rapide du tournoiement
pourront servir au diagnostic différentiel (1).
Le tournis médullaire se distinguera de la tremblante ou prurigo
lombaire ipSiT l'absence de démangeaisons, de frottements, de morsures
à la peau.
Anatomie pathologique. — A l'autopsie des animaux morts du
tournis, on trouve dans le crâne un ou plusieurs Cénures, d'autant
plus développés que la maladie a duré plus longtemps. A l'occasion
de l'étiologie et des expériences qui ont servi à l'établir, nous avons
dit les phases du développement de la vésicule parasitaire. Dans la
pratique, le nombre des Cénures est généralement restreint; cependant
Huzard en a compté plus de trente dans la tête d'un agneau.
Leur volume et leur développement sont, d'ordinaire, en rapport
inverse de leur nombre. Huzard en a vu qui occupaient presque la
moitié de la cavité crânienne.
Ces vésicules se trouvent en des points variés de l'encéphale. Lorsqu'elles
sont petites et situées profondément, elles sont enveloppées
d'un exsudât pseudo-purulent, jaunâtre et crémeux par places.
Si le Cénure est volumineux, l'encéphale, à son voisinage, est déprimé,
atrophié, condensé, flétri, creusé d'une poche plus ou moins
(1) A. RAILLIET, Sur une affection non parasitaire simulant le tournis chez le Mouton.
Rec. de méd. vét., 1881, p. 398.