maladies parasitaires - USP

PARASITES DE L'INTESTIN. 439
les Échinocoques. Pour le T. canina, il doit être d'autant plus grand
que les colonies intestinales sont plus anciennes, puisqu'alors les
chances sont augmentées pour l'infestation des parasites de la fourrure,
et par suite, pour celle du chien lui-même. Enfin, le nombre des
T. litterata ne comporte pas de réflexions, puisqu'on ne sait rien de
la vie larvaire de cette espèce.
Malgré leur extrême fréquence, les Ténias restent le plus souvent
sans influence sur la santé du Chien. Quelquefois cependant, par leur
accumulation, par l'obstruction intestinale ou les invaginations qui en
sont les conséquences, ils provoquent des coliques ou les symptômes
du catarrhe intestinal chronique. L'appétit est très capricieux et va,
chez le même sujet, de la faim-valle à l'inappétence absolue. Le développement
se ralentit, la maigreur s'accuse ; les jeunes chiens sont
souvent inquiets, agitent la queue, changent à tout instant de couche,
semblent vouloir happer la peau de leur ventre. Parfois ils. traînent
leur abdomen sur le sol, poussent des cris, des hurlements, s'agitent,
courent çà et là, et tombent même dans des attaques épileptiformes.
Après ces accès, ils restent tristes et taciturnes ou bien reprennent
leur gaieté, leur état normal, jusqu'à l'apparition de nouvelles crises.
Lorsqu'elles sont très répétées, il en résulte des convulsions, des
attaques cataleptiques, un dépérissement graduel et même la mort. La
présence des Ténias se reconnaît aisément, dans presque tout les cas,
par celle des anneaux à la surface des excréments. Souvent le seul
symptôme qui accompagne celui-ci, c'est un prurit dû à la présence
de fragments de strobile arrêtés au voisinage de l'anus, et qui porte
l'animal à frotter cette région contre le sol en marchant dans une
attitude toute particulière et caractéristique. D'après Trasbot, beaucoup
de chiens téniasiques se frottent aussi le nez contre le sol.
Les symptômes nerveux que peut présenter un chien affecté de
téniasis ont parfois une certaine ressemblance avec ceux de la rage (1).
En 1862, Pillwax (2j avait considéré le T. echinococcus comme susceptible
de provoquer des accès rabiformes par la douleur intestinale
dont il est la cause. Il ne l'avait rencontré que trois fois et toujours
sur des sujets tués comme enragés, et qui présentaient à l'autopsie les
mêmes lésions que les chiens réellement atteints de rage. Il trouvait
sur le même chien des millions de ces Ténias, tapissant toute la muqueuse
de l'intestin grêle, où ils étaient implantés par leurs crochets
(1) Gœze a signalé le cas d'un chien atteint de Ténia et qui, pendant plusieurs
mois, cessa complètement d'aboyer. L'expulsion de l'Helminthe lui rendit la voix.
Des faits semblables ont été recueillis chez l'Homme. Lichtenstein, entre autres, a
vu un garçon de six ans, qui, après avoir parlé très couramment, commença subitement
à bégayer, puis devint complètement aphasique. L'administration de la
«antonine provoqua l'issue de nombreux Ascarides et le retour du langage normal
(Revue des se. méd., XXV, 1885, p. 611).
(2) PIUWAX, Tiddskrift for Veterinairer, Kiobenhavn, 1862, 4» cahier; et Journ.
de méd. vét., Lyon, 1863, p. 370.