maladies parasitaires - USP

648 PARASITES DES MUSCLES, DU TISSU CONJONCTIF ET DES OS.
seraient restées inaperçues sans ce moyen. Souvent aussi, on reconnaît
la ladrerie à des cavités dont la viande est semée et qui résultent de
l'enlèvement du Cysticerque.
A peu près aussi souvent que dans les muscles cités plus haut, les
parasites se trouvent dans le tissu conjonctif sous-muqueux de la
face inférieure de la langue. Vers la base de cet organe et sur les
parties latérales du frein, on les y aperçoit le plus ordinairement
comme des vésicules opalines, demi-transparentes, globuleuses ou
ovoïdes, qui soulèvent la muqueuse et donnent sous le doigt la sensation
de leur saillie.
Le cœur aussi est très souvent envahi par les Cysticerques et parfois
en tel nombre qu'il y a lieu de s'étonner que ses fondions
n'en soient pas entravées. Lorsqu'il y en a peu, c'est vers la pointe de
l'organe qu'ils se localisent d'ordinaire.
Il est rare d'en rencontrer dans le lard ; mais, dans la ladrerie généralisée,
on peut y en trouver au voisinage des muscles, adhérant aux
fibres musculaires qui pénètrent les couches graisseuses.
D'ailleurs, les grains de ladre peuvent se voir dans tous les
organes : cerveau, moelle épinière, yeux, poumon, foie, reins, rate,
ganglions lymphatiques, testicules (Cobbold), mais ils n'y sont que
très rarement en quantité notable. Brusaferro les a cependant trouvés
en grand nombre clans les hémisphères cérébraux, sans qu'il y en eût
dans d'autres points de l'organisme. Ils sont exceptionnels dans le
foie, le poumon, la rate, les reins (Hertwig). Dans la plupart des cas
où l'on a cru les y voir, il s'agissait d'Échinocoques anciens et non de
* Cysticerques. Dans le poumon, le foie et la rate, ils forment quelquefois
des nodosités grises ou rougeâtres, caséeuses et purulentes, ou
calcifiées, qui ont quelque ressemblance avec la tuberculose, et dans
lesquelles un examen attentif permet de retrouver des crochets et
même des têtes complètes de Cysticerques (Gratia) (1).
Les kystes qui renferment les Cysticerques ladriques sont logés à
la surface ou dans la profondeur des muscles, entre les faisceaux
secondaires, et parallèlement à leur direction.
Parfois les parasites ont perdu leurs caractères habituels, par le fait
d'une dégénérescence. Celle-ci peut avoir lieu dans les premiers stades
de leur développement; ils ont alors un volume variant entre celui
d'un grain de mil et celui d'un grain de chènevis. Ils forment des
tubercules elliptiques, d'un jaune brunâtre, remplis d'une matière
purulente, jaunâtre, où l'on ne trouve pas trace du scolex, ni même
de ses crochets (Munkenbeck) (2).
(1) COBBOLD, The Veterinarian, 1878. — HERTWIG, Die stadtische Fleischbeschau in
Berlin. Archiv f. wissensch. u. prakt. Thierh,, 1885, p. 424. — GRATIA, Des pseudotubercules
chez les anim. dom. Ann. de méd. vét., 1884, p. 624. — BRUSAFERRO,
Giorn. di med. veter. prat., XXXV1I1, 1889, p. 187.
(2) MONKEMDECK, Vierleijahrsschrift d'Adam, XXIV, p. 87.