maladies parasitaires - USP

ACARIASES. 191
bandage, un fragment de peau galeuse provenant d'une truie. Il en
résulta une gale très prurigineuse qui, chez l'un, céda d'elle-même,
au bout de quarante-huit heures, et qui, chez l'autre, dut être traitée
par la pommade de créosote.
La gale du Porc serait transmissible à tous les animaux domestiques
d'après Viborg, au Chien seulement d'après Am-Pach (cité par Gerlach).
Cependant Delafond n'a réussi à communiquer la gale ni à un
chien ni à un chat sur la tête desquels il avait déposé des Sarcoptes
du Porc. A Dresde, on fixa sur la peau du cou d'un chien un fragment
de la peau galeuse d'une truie ; il en résulta un violent prurit, qui
arriva à son maximum au bout de quarante-huit heures et s'atténua
peu à peu; le huitième jour cette gale factice avait disparu. La même
tentative faite sur le dos d'un mouton n'amena absolument aucune
réaction. L'épreuve aurait été plus démonstrative si elle avait porté
sur la face du Mouton, qui est le siège de la gale sarcoptique propre
à cette espèce.
Traitement. — La désinfection de la porcherie est une condition
prophylactique qui s'impose. Le traitement consiste d'abord dans des
bains alcalins accompagnés de vigoureuses frictions pour faire tomber
le plus possible de croûtes. Comme remède antipsorique, Viborg a
conseillé une décoction de 30 grammes de tabac dans deux litres d'eau
jusqu'à réduction à un litre. — Dans les cas de gale étendue et ancienne,
Delafond recommande plusieurs frictions rudes avec la pommade
d'Helmerich ou avec un mélange d'essence de térébenthine
(8 parties) et de fleur de soufre (1 partie). L'emploi de la pommade
d'Helmerich nous a donné un succès complet et facile sur une truie
et sa portée.
F. — Gale sarcoptique du Lapin.
On a vu plus haut que, dans la fourrure du Lapin, on peut trouver
trois espèces d'Acariens microscopiques n'appartenant pas aux Sarcoptidés
psoriques, ne provoquant que rarement des lésions cutanées : ce
sont le Gamase ptéroptoïde (p. 102), le Cheyléte parasitivore (p. 103)
et le Listrophore bossu (p. 107). Indépendamment de ces Acariens, un
Sarcopte et un Psoropte vivent sur la tète du Lapin et y provoquent
deux affections : une gale sarcoptique et une acariase psoroptique
ayant son siège dans l'oreille. Celle-ci sera étudiée plus loin à propos
des maladies parasitaires des organes des sens (1).
Gohier dit avoir constaté l'existence de cette gale sur le Lapin domestique
et en avoir découvert le parasite. Huzard a donné une description de cette
(1) Nous croyons devoir, au moins provisoirement, faire abstraction d'une acariase
symbiotique dont l'existence a été indiquée par Zurn (Wochenschrift d'Augsbourg,
1874) et qui serait due à un Symbiotes cuniculi. Elle a son siège dans l'oreille
externe, comme la gale psoroptique, dont elle offre tous les symptômes. Peut-être
y a-t-il eu confusion dan3 la détermination du parasite.