maladies parasitaires - USP

PARASITES DES SÉREUSES. 539
Nous avons retrouvé 5 de ces Plerocercoides, jeunes, dans le péritoine
d'une mangouste (Herpestes Ichneumon), 4 dans le péritoine d'un
putois, en grand nombre dans le péritoine et la plèvre, sous la séreuse
viscérale du foie et du poumon d'un renard.
Échinocoques. — Nous connaissons trois cas d'Échinocoques trouvés
dans le péritoine du Chien. Tous trois se rapportent à des animaux qui
avaient été considérés comme hydropiques.
Le premier est dû à J. Hartmann (t), qui, en 1094, trouva dans le péritoine
d'un chien un si grand nombre d'hydatides qu'il en put remplir plusieurs
assiettes. Leur volume variait de celui d'un pois à celui d'un œuf de poule.
Les unes étaient libres, les autres adhéraient au péritoine et à tous les
organes qu'il tapisse. Seul le foie en était pénétré, et elles y étaient erf
général de petites dimensions. Quoique Hartmann ait méconnu la nature de
ces hydatides, elle ne saurait être douteuse, en présence des deux cas
suivants.
La seconde observation publiée appartient à Reimann (2). La plupart des
Échinocoques avaient un volume variant de celui d'une noisette à celui d'un
œuf de poule; les plus petits étaient gros comme un pois, les plus volumineux
comme le poing d'un homme. Ils appartenaient aux types simple,
endogène et exogène, ce- dernier prédominant. Les scolex y étaient abondants;
il y avait cependant aussi beaucoup d'acéphalocystes. Les hydatides
étaient répandues dans tout le péritoine, jusque dans le bassin et dans la
gaine vaginale autour des testicules. Mais il n'y en avait pas sur la séreuse
viscérale ou pariétale, non plus qu'au sein des organes abdominaux. Ceux
qui n'étaient pas libres adhéraient au mésentère ou à l'épiploon. La quantité
de ces Échinocoques était considérable. Leur poids était d'environ
8872 grammes, dont 6672 formés d'Échinocoques libres dans le péritoine
et mesurant 6 litres. Le nombre total est évalué à 3000. La séreuse pariétale
était enflammée par places.
Le troisième cas nous est personnel (1883). Sauf trois vésicules grosses
comme une noisette ou une noix, toutes avaient un volume variant de celui
d'une tête d'éjpingle à celui d'un pois ; sous ce rapport elles se rapprochaient
du type de l'Echinocoque multiloculaire. Nos recherches persévérantes n'ont
pu nous y faire découvrir une seule tête : on sait qu'elles sont assez rares
dans l'Échinocoque multiloculaire. Presque toutes les hydatides appartenaient
au type exogène. Les parasites formaient, avec le liquide clair qui les
tenait en suspension, un volume de 4 à 5 litres. Leur nombre, impossible à
évaluer, était certainement supérieur à 100000. Outre le péritoine dont, elles
remplissaient la cavité, en adhérant çà et là aux divers points de sa surface,
on les trouvait aussi dans le lobe moyen du foie, qui en était farci, et dans
•e sillon épiploïque de la rate. Il y avait péritonite générale et chronique.
Ces trois observations sont remarquables par l'énorme quantité
dnydatides qu'elles ont montrée chacune. Sous ce rapport, elles ont
de l'analogie avec celle d'Anel concernant un homme hydropique (3).
(0 i- HARTMANN, De anatome canis hydropici. Ephem. natur. curios Decurr. 111,
anno H, \m, p. 299. ,_ n ., .
(î) R- REIJIANN, Retirage zur Echinococcuskrankheit des Hundes. Deutsche Zeitschr.
t TWermed. u. vergl. Pathologie, 1884, p. 81.
(3) D. AHEL, Relation d'une énorme tumeur occupant toute l'étendue du ventre d un
homme hydropique, et remplie de plus de sept mille corps étrangers. Paris, 1722.