maladies parasitaires - USP

DERMATOMYCOSES. 27i
paraît se ramollir, et la surface de la peau offre alors une teinte gris
noirâtre et une légère humidité, que l'on a attribuée à la rupture de
vésicules; mais leur existence n'a jamais pu être démontrée et,
comme le remarque Railliet, on ne peut donc pas dire que la maladie
se présente sous la forme d'herpès, ce qu'on appelle ainsi dans la
pathologie de l'Homme comportant une phase marquée par l'apparition
de vésicules.
L'humidité de la plaque trichophytique est éphémère. Sa surface
ne tarde pas, en général, à se dessécher et à se recouvrir de
squames épidermiques d'épaisseur variée, agglutinées en croûtes
plates, qui tombent et se renouvellent sans cesse. Ces croûtes ont
plus souvent que chez le Bœuf un aspect brillant, grisâtre ou jaunâtre,
qui rappelle l'amiante.
En même temps, la lésion progresse par une extension périphérique
jusqu'à atteindre le diamètre d'une pièce de cinq francs, ou
même plus, et sur chaque zone envahie on voit se succéder les symptômes
que nous venons de décrire. Arrivée à ces dimensions, la
plaque cesse de s'étendre, et les croûtes de se former. Il reste une
surface glabre, sèche, chagrinée, d'une coloration gris ardoisé, émettant
encore quelques squames furfuracées, et sur laquelle les poils
repoussent lentement, avec une teinte plus foncée que le reste de la
robe, sauf sur les chevaux gris clair.
Ce n'est qu'une guérison locale : des plaques se sont formées plus
ou moins près de la précédente, pour parcourir les mêmes phases. Il
est possible que des plaques confluentes se réunissent pour constituer
une vaste surface teigneuse, dont la guérison est alors des plus difficiles
à obtenir (Railliet).
Nous avons constaté l'extrême abondance du Trichophyton dans des
poussières et des croûtes recueillies par Couzin sur un mulet de la
Guadeloupe, dont la peau, surtout celle des membres, était presque
complètement dépilée. Le début de cette sorte d'alopécie trfBlophytique
ne paraissait pas remonter au delà de deux mois.
Fleming (1) a signalé une variété circinée, qui peut être rapprochée
de la trichophytie circinée de l'Homme, et par sa forme et par son
mécanisme, étant due simplement à la guérison rapide de la partie
centrale de la plaque, pendant que l'affection gagne encore à la périphérie.
La lésion se présente alors sous l'aspect d'un anneau plus ou
moins régulier.
Le prurit fait à peu près complètement défaut chez le cheval trichophytique,
et ne se manifeste guère que par des mouvements de satisfaction
de la part de l'animal lorsqu'on gratte légèrement les plaques.
Mégnin (2) a fait connaître chez le Cheval une autre forme de teigne
(1) FLEMINO, The Veterinarian, mai 1872, p. 287.
(2) MÉOWN, Les teignes des animaux. Bull. Soc. cent, de méd. vét. (Rec. de méd.
vét., 1878, p. 205 et 831).