maladies parasitaires - USP

728 PARASITES DES CENTRES NERVEUX ET DES QgGANGS DES SENS.
les accès sont si nombreux et si graves, qu'à peine en action les chiens
en sont frappés, et qu'après l'attaque ils refusent obstinément de se
remettre en chasse ; ils deviennent peu à peu impropres à leur service,
abrutis, parfois complètement sourds. Ils peuvent mourir pendant
un accès, mais ont rarement une attaque au chenil.
On trouve le conduit auditif tapissé d'une abondante couche de
cérumen couleur de suie ou de chocolat, un peu fétide. Dans les nombreux
cas observés par Nocard, cette matière était si profondément
située, que l'examen de l'oreille ne pouvait révéler son existence;
on la reconnaissait seulement par l'autopsie.
On voit alors, tout à fait au fond du conduit auditif externe, une
masse parfois considérable de cérumen,_ de couleur chocolat, de la
consistance du mastic, et obstruant toute la lumière du conduit.
L'examen microscopique y dévoile une multitude de Symbiotes auricularum,
de tout âge et de tout sexe. Par son abondance, cette substance
comprime et refoule la membrane du tympan, qui fait saillie
du côté de l'oreille interne.
La crise convulsive épileptiforme a pour cause le bouchon cérumineux
qui « est porté sur la membrane tympanique par la pression et
le grattage sur le cartilage de l'oreille, le chien étant en repos ; ou
chez le chien en chasse par les mouvements violents de la course,
réchauffement et le glissement de la masse cérumineuse. Pour
Nocard, l'excitation cérébro-spinale de l'animal en chasse serait une
cause prédisposante de la crise convulsive. L'excitation des filets du
trijumeau et du pneumogastrique, dans les conduits auditifs externes,
par les acares, pourrait aussi être mis en cause. Il y aurait là une zone
épileptogène cutanée. » (Boucheron.)
Diagnostic.— L'acariase auriculaire ne peut être confondue qu'avec
l'épilepsie. Elle s'en distingue essentiellement par sa disparition à la
suite d'un traitement acaricide, par la surdité qui l'accompagne souvent,
mais qui ne peut être constatée que si elle est bilatérale ; en
outre, la crise acarierine est annoncée par quelques cris plaintifs, ce
qui n'a pas lieu dans l'épilepsie, et elle ne s'accompagne pas d'émission
d'urine et de défécation involontaire, qui ont presque toujours
lieu pendant les crises véritables d'épilepsie. La présence du Symbiote
dans le cérumen, lorsque celui-ci n'est pas profond, fixe encore le
diagnostic, et les propriétés contagieuses de la maladie contribuent
à lever tous les doutes.
Les attaques épileptiformes d'origine vermineuse ne se montrent
guère que chez les jeunes chiens, tandis que celle qui nous occupe
attaque les sujets de tout âge.
Certains chasseurs ont été portés à croire à la rage en présence de
cette affection. Mais celle-ci ne s'accompagne pas des prodromes
mentaux propres à l'autre maladie, et ses accès, essentiellement passagers
n'accusent pas la folie furieuse et méchante de la rage.