maladies parasitaires - USP

422 PARASITES DE L'APPAREIL DIGESTIF.
l'amaigrissement va croissant; il y a des convulsions, dos spasmes
épileptiformes ; chez les porcelets, la mort peut survenir en trois ou
quatre jours. Assez souvent la maladie affecte le caractère épizootique.
» On pourrait peut-être trouver un élément de diagnostic dans
l'examen microscopique des excréments, où l'on verrait alors des
œufs pondus et dont l'embryon n'est pas encore formé.
L'Échinorynque géant est commun en France et en Allemagne;
d'après Dujardin, on l'a trouvé à Vienne à peu près chez un porc sur
quatre. J. Cloquet (1) dit que les cochons limousins sacrifiés aux
échaudoirs de Paris ont plus souvent des Échinorynques que ceux
des autres provinces. D'après R. Kœhler (2), ces vers sont aujourd'hui
beaucoup plus rares. Jeffriess Wyman et Leidy en ont trouvé chez le
Porc aux États-Unis. Selon J. Cloquet, ils sont plus fréquents vers la
fin de l'hiver que dans les autres saisons. Nous n'en avons jamais
trouvé à Toulouse.
D'après A. Schneider (3), leur développement comporte un hôte
intermédiaire qui serait le Ver blanc, c'est-à-dire la larve du Hanneton
ordinaire. Les œufs de l'Échinorynque intestinal seraient éliminés
avec les excréments, répandus sur le sol ou enfouis avec le fumier.
Dans ces conditions, ils seraient mangés par les Vers blancs, dans
l'intestin desquels aurait lieu leur éclosion ; les embryons perforeraient
les tuniques intestinales au moyen de leur trompe armée de crochets
et iraient s'enkyster dans la cavité abdominale. Ils resteraient dans
cet état pendant toute la vie de la larve et même après la métamorphose
en insecte parfait. Si le Porc dévore les Vers blancs ou les
Hannetons qui en proviennent, la membrane du kyste se dissout dans
l'intestin, le jeune Ëchinorynque est mis en liberté, s'attache à la
muqueuse intestinale et prend peu à peu son développement complet..
Les recherches de Lespès avaient depuis longtemps permis de prévoîçjj
la nécessité d'un hôte intermédiaire : il avait pu faire éclore des œufs
d'Echin. gigas dans l'intestin de plusieurs espèces de mollusques gastéropodes
(Hélix pomatia, H. hortensis, Limax maximus, Arion rufut),
et avait retrouvé une larve dans le foie d'une hélice. Ce qui vient à
rencontre de l'opinion de Schneider, c'est que la larve du Hanneton
est essentiellement phytophage, ne se nourrit que de racines et ne se
rencontre pas dans les fumiers. Peut-être Kaiser a-t-il indiqué le véritable
hôte intermédiaire : d'après lui, l'œuf de YEch. gigas* rejeté sur
le sol avec les excréments du Porc, est avalé par la larve de la Cétoine
dorée (Cetonia aurata) ; l'embryon perçant alors la coque ramollie par
les sucs digestifs, traverse la cuticule et s'arrête dans la couche
(1) CLOQUET, Anatomie des vers intestinaux. Paris, 1824, p. 64.
(2) R. KŒHLER, Documents pour servir à l'histoire des Échinorhynquei. Journ. de
l'anat. et de la physiol., 1887, p. 612.
(3) A. SCHNEIDER, Sitzungsber. d. Oberhess. Gesellsch. f. Natur. und Heilkunde,
1871; et Art médical, 1871.