maladies parasitaires - USP

696 PARASITES DES MUSCLES, DU TISSU CONJONCTIF ET DES OS.
consommé le lendemain de l'abatage du porc, causait la mort de
33 p. 100 des consommateurs, ne déterminait plus, six jours après,
que des accidents sans gravité.
A Paris, Lyon, Rouen, Thionville, Strasbourg, Munich, Anvers,
Utrecht, Rotterdam, Bâle et en Italie, divers expérimentateurs n'ont
pas réussi à développer la trichinose chez des animaux qu'ils ont
nourris plus ou moins longtemps avec des viandes salées et trichinées
d'Amérique.
Mais les conclusions à tirer de ces faits ne sauraient être acceptées
sans réserves. Ch. Girard et Pabst ont constaté des mouvements chez
des Trichines tirées de viandes salées d'Amérique, lorsqu'ils les portaient
à une température de 40° à 45°. Schmidt a fait des observations
analogues sur des viandes depuis longtemps salées. Bouley, André,
Johne, Meissner, Duncker, Neumann, J. Chatin surtout, ont plusieurs
fois réussi à rendre trichineux des cobayes, des rats ou des lapins
qu'ils nourrissaient avec des viandes trichinées d'Amérique. Dans une
expérience de L. Fourment (1), la viande était encore infestante au
bout de quinze mois.
Il est donc prouvé que la salaison ne tue pas inévitablement les
Trichines. Mais, d'après ce que l'on sait des effets des viandes salées
trichinées, on doit admettre que la persistance de la vitalité des Trichines
y est exceptionnelle ; les épidémies qu'elles ont quelquefois
causées ont été plus bénignes que celles dues aux viandes fraîches,
et l'on ne pourrait chiffrer le nombre de fois où elles ont été consommées
crues sans aucun inconvénient.
Quant au fumage, les expériences faites par Kûchenmeister, de concert
avec Haubner et Leisering, montrent que le fumage à chaud des
saucisses, prolongé pendant vingt-quatre heures, tue les Trichines.
Celles-ci résistent au fumage à froid de trois jours, mais non s'il est
prolongé. Leuckart est disposé à attribuer à l'action de la fumée plus
de force destructrice qu'à la salaison (2). Les effets du fumage tiennent
aux principes pyrogénés dont la viande est imprégnée et aussi à la
température (60° (à 65°) à laquelle elle est portée dans le fumage à
chaud. Comme, le plus souvent, il est employé concurremment avec
la salaison, les Trichines ont peu de chance de rester nocives dans les
viandes ainsi traitées. Toutefois Benecke les a trouvées encore vivantes
dans un jambon et un saucisson qui avaient été mis dans la saumure
pendant douze jours, puis fumés, et qu'il examina quatre et neuf mois
après.
Elles résistent à des agents très toxiques pour d'autres Helminthes :
plus de trente heures à l'action d'une décoction de fougère mâle, de
(1) L. FOURMENT, C. R. de l'Acad. des sciences, XC1V, 1882, p. 1311.
I«M HAUBNER ' KUECHENMEISTBR et LEISERINO, Hetminthologische Versucha, Dresden,
1863. — LEUCKART, Gutachten d. kônigl. mediciDal-Collegiums d. Provinz Sachsen.
Magdeburg, 1864.