maladies parasitaires - USP

502 PARASITES DE L'APPAREIL DIGESTIF.
D'après Bollinger, l'échinococcose est, dans l'Allemagne méridionale,
la maladie endoparasitaire la plus commune chez les Ruminants,
après la tuberculose et la distomatose. Schmidt estime à près
de 200000 francs les pertes annuelles qu'elle impose à la Prusse
(Friedberger et Frôhner).
L'Islande l'emporte, à ce point de vue, sur tous les autres pays.
Cela tient à la proportion considérable de chiens et de ruminants
qui s'y trouvent. Krabbe (1) évalue le nombre des chiens de 15000 k
20000 pour une population d'environ 70000 âmes, soit 1 par 3 à
5 habitants, et nous avons vu (p. 437) que ces chiens sont atteints du
Ténia Échinocoque dans la proportion de 30 p. 100. Les moutons y
sont au nombre de 488 et les bêtes bovines de 36, pour 100 habitants.
Les Hommes, les Chiens, le bétail vivent dans une étroite promiscuité,
au moins en hiver, et il y a entre eux infestation réciproque. Les Échinocoques,
très fréquents chez l'espèce humaine, le sont encore plus
chez les herbivores domestiques. Les brebis et les vaches en sont plus
souvent atteintes que les mâles, au point que c'est une exception de
n'y en pas trouver, quand les brebis ont atteint l'âge de quatre ans et
les vaches celui de dix ans. Finsen attribue cette plus grande fréquence
à ce que les brebis et les vaches paissent autour des maisons pendant
l'été et sont ainsi continuellement en rapport avec les chiens, tandis
que les moutons et les bœufs, au printemps, sont menés dans la montagne,
où ils restent jusqu'à l'automne (2). Quand on abat du bétail
pour en saler la viande, on rejette les viscères sans les enfouir; les
chiens s'en repaissent et contractent ainsi le Ténia Échinocoque.
L'Australie est infestée d'Échinocoques presque au même degré
que l'Islande, d'après les rapports de J.-D. Thomas.
Dans les Indes anglaises, où le Chien est très répandu, 70 p. 100
des bêtes bovines sont atteintes d'échinococcose du foie.
Traitement. — La difficulté du diagnostic et le peu de signification
des troubles apportés dans la santé par les Échinocoques hépatique!
font que jusqu'ici cette maladie n'a pas été l'objet d'un traitement
curatif. La prophylaxie est très importante. Elle serait absolue si l'on
supprimait le Ténia Échinocoque; et il suffirait de ne jamais abandonner
aux Chiens les viscères qui contiennent des hydatides ou sont
soupçonnés d'en contenir, et aussi de les soumettre à un traitement
anthelminthique périodique : c'est affaire aux bergers et bouchers.
Quant à prévenir l'introduction des œufs de Ténia dans le tube digestif
des Bœufs, Moutons ou Porcs, cela consisterait à ne pas les mener
paître dans des pâturages où les Chiens auraient répandu leurs excréments,
à ne pas leur distribuer des fourrages soupçonnés d'avoir été
souillés de même ; mais cette pratique est d'une impossibilité à peu
près absolue.
(1) KRABBE, Rech. helminthol. en Danemark et en Islande. Copenhague, 1866, p. M-
12) JON FIKSEN, Les Échinocoques en Islande. Arch. génér. de méd., 1869, I, p. 29.