maladies parasitaires - USP

322 PARASITES DE L'APPAREIL DIGESTIF.
Les variations de couleur que le corps peut présenter ont été utilisées
par Moquin-Tandon pour établir douze variétés (I).
La Sangsue de cheval a souvent été confondue avec la Sangsue
médicinale (Hirudo medicinalis L.); il est cependant facile de l'en
distinguer.
Tandis que la Sangsue médicinale a des anneaux bien marqués, des glandes
cutanées assez saillantes et présente une certaine rigidité, surtout pendant
les contractions, où le corps prend une forme olivaire, la Sangsue de cheval,
un peu plus grande, est toujours très mollasse, surtout quand l'animal
s'allonge ; ses anneaux sont moins marqués, moins coriaces et forment dans
les contractions des rides moins apparentes ; ses glandes cutanées sont plus
petites et peu saillantes. En outre, la Sangsue médicinale a le dos plus foncé
que le ventre, et marqué généralement de six bandes longitudinales, roussatres,
tachetées de brun noir régulièrement ou irrégulièrement; le ventre
est jaunâtre ou vert olive, unicolore ou maculé de noir, avec une large bande
noire de chaque côté.
Un caractère très important est tiré de la forme des mâchoires. Dans les
Sangsues ordinaires, elles sont grandes, ont deux à trois millimétrés de
diamètre, et leurs denticules très aigus sont au nombre d'une soixantaine
environ. Celles des Hémopis ont à peine un millimètre de diamètre et sont
pourvues seulement d'une trentaine de denticules peu acérés. Cette différence
explique, ainsi que l'avait déjà fait remarquer Huzard fils (2), pourquofla
Sangsue de cheval ne peut s'attaquer qu'aux muqueuses et non à la peau,
comme la Sangsue médicinale.
On a confondu aussi l'Hémopis sanguisugue avec la Sangsue noire
ou Aulastome vorace (Aulastoma Gulo Braun).
Celle-ci, désignée souvent à tort, aux environs de Paris, sous le nom de
Sangsue de cheval, est plus petite et moins déprimée que l'Hémopis. Elle est
généralement d'une couleur olivâtre très foncée, presque noire endessus, M
unicolore, veloutée, très rarement marquée, çàetlà, de quelques petits points
noirs irréguliers, à peine appréciables ; sa face ventrale, d'un vert jaunâtre
sale ou olivâtre très pâle, est toujours beaucoup plus claire que la face
dorsale; elle présente quelquefois sur les bords de petites taches noiresrapprochées,
mais non un liséré jaune ou orangé. Les mâchoires ont à peine
un demi-millimètre de diamètre et présentent environ quatorze dentictttÙ
très obtus.
Les Hémopis vivent dans les mares, les fossés, les petites sources.
Les adultes se tiennent ordinairement dans la vase. Les jeune»
semblent préférer les eaux vives; ils restent à fleur d'eau, prêts à se
jeter dans le plus léger courant.
L'Hœmopis sanguisuga se rencontre dans presque toutes les contrées
(1) A. MOQUW-TANDOJI, Mémoire sur la sangsue de chenal, etc. ; et Monographie de la
famille des Hirudinées, 2» édit., Paris, 1846. — Idem, Éléments de zoologie médicale.
Paris, 1860, p. 186.
(2) HUZARD fils, Recherches sur le genre Hirudo. Ann. de pharm., 1825. — Ide».
Sur la multiplication des sangsues, Paris, 1841.