maladies parasitaires - USP

596 PARASITES DE L'APPAREIL RESPIRATOIRE.
La maladie est ordinairement mortelle. On peut cependant, au
début, retirer des avantages de l'emploi des vapeurs de goudron. On
prend un demi-litre d'eau ; on y verse une cuillerée de goudron végétal
; puis on y plonge, en l'agitant, un morceau de fer rougi au feu.
Ces vapeurs ne doivent pas être assez épaisses pour devenir irritantes.
MAMMIFÈRES. — Diverses moisissures peuvent pénétrer à l'état de spores
dans les voies respiratoires des Mammifères domestiques et s'y développer
si quelque altération pathologique (caverne pulmonaire, trachéotomie, etc.)
supprime localement le courant atmosphérique et offre à ces cryptogames
un habitat favorable. Mais, dans ce cas, elles ne deviennent point pathogènes
et nous n'avons pas à nous y arrêter. Nous ne dirons rien non plus
de ces cas de pneumonies ou pneumoconioses dus à la pénétration de spores
qui agissent simplement comme irritants et ne végètent pas. Les mycoses
pulmonaires dues à des microcoques n'entrent pas dans le cadre de cet
ouvrage. Cette élimination faite, il ne reste qu'un petit nombre de véritables
pneumomycoses chez les Mammifères domestiques. A
D'après Zùrn, Schutz aurait observé plusieurs fois la pneumomycose aspergillaire
chez le Cheval; lui-même l'aurait constatée sur des bœufs.
A l'autopsie d'un cheval sacrifié comme atteint d'une paralysie du pharynx,
Rivolta trouva dans le sinus droit une tumeur dont le contenu, DUru^o-sanguin,
renfermait de nombreux filaments de mycélium et des cellules
nucléées brillantes. Il y avait aussi de la pneumonie à droite, et des filaments
' de mycélium dans les vésicules pulmonaires. Le rôle pathogène du Champignon
est loin d'être bien établi (1). f
P.Tifartin a publié une intéressante observation de pneumomycose chef
un cheval de quatre ans, qui avait été abattu parce qu'il maigrissait et ne mangeait
guère depuis plusieurs mois. Dans toute la partie antérieure et dans la
moitié inférieure des deux plumons, la plèvre était inégalement épaissie,
injectée, opaque. Les lobes antérieurs des poumons étaient hépatisés, et
dans leur masse se trouvaient disséminées des nodosités purulentes, atteignant
au glus le volume d'un pois, entourées d'une épaisse membrane conjonctive
et communiquant souvent avec les bronches. Celles-ci avaient leur
muqueuse enflammée et leur lumière plus ou moins obstruée par un
produit purulent. Des nodosités plus grosses existaient dans le foie. Les
unes et les autres montraient, au milieu de produits pathologiques, des
filaments de mycélium de Oy.,2 à 3 p. de large sur 15 à 30(j.de long; certain»^
avaient jusqu'à 6 y de large et 20 à 90 y. de longueur. Leur nature et leur*brigine
ne furent pas déterminées (2).
G. Roeckl a fait une observation semblable sur une vache. Des nodosités
du volume d'un grain de chènevis étaient répandues dans tout le tissu pulmonaire.
Des pneumonies partielles donnaient à l'organe un aspect analogue
à celui qui appartient à la péripneumonie. La muqueuse bronchique
était ulcérée en plusieurs points. Les nodosités correspondaient à des alvéoles
pulmonaires. Leur centre était formé par un mycélium dont les filaments
prenaient à la périphérie une disposition radiée. Par leurs dimensions,
ils paraissaient se rapprocher de YAsp. fumigatus. P. Piana constaté
chez une vache un cas assez analogue à celui-ci (3).
(1) RIVOLTA, Il medico veterinario, 1856.
(2) P. MARTIN, Jahresber. d. K. centr.-Thierarzneischule inMunchen; 1884, p. lit-
(3) G. ROECKL, Deutsche Zeitsch. f. Thiermed., 1884, p. 122; et Ann. de]méd. vét.,
1885, p. 146 et 195. — P. PIANA, R. Scuola sup. di med. veter. di Milano. Annuario
per 1886-87.