maladies parasitaires - USP

DES PUCES. 61
détermine, principalement chez l'Homme. Depuis quelques années (1872),
elle a été introduite en Afrique (Congo, Gabon) par des navires venant du
Brésil, qui l'ont débarquée avec leurs marchandises, et elle y constitue déjà
un fléau sérieux.
Elle appartient au genre Sarcopsylle (Sarcopsylla Wcstwood), caractérisé
par des particularités du rostre et par son front anguleux, qui porte une
série de petites pointes simulant des dents de scie. On la désigne sous les
noms vulgaires de Chique, Puce pénétrante, Puce des sables (Sarcopsylla
pénétrons Wd., Pulex pénétrons L.). Elle est beaucoup plus petite que la
Puce ordinaire, la femelle, un peu moins grosse que le mâle, n'ayant
pas plus de 1 mm ,3 de longueur. Sa couleur est sensiblement la même que
celle des Puces de nos pays.
Cet insecte se tient dans les bois, sur les plantes, sur les herbes sèches,
dans les sables, d'où elle passe sur l'Homme et sur les animaux domestiques
ou sauvages, se fixant principalement aux extrémités des membres.
Elle attaque les Brebis, les Chèvres, les Bœufs, les Chevaux, les Mulets, les
Anes, les Chats, surtout les Chiens, et plus encore les Porcs. Ceux-ci ont
même été considérés comme contribuant beaucoup à la propagation de
l'espèce. Cette Puce diffère donc des autres Aphaniptères par son indifférence
pour l'hôte qu'elle envahit.
Le mâle et la femelle vierge n'agissent pas autrement que les espèces du
genre Pulex. Mais la femelle fécondée cherche à pénétrer dans l'épaisseur
de la peau de l'Homme ou d'un animal, se loge
entre le derme et l'épiderme, et y reste pendant
six à sept jours. Dès le deuxième jour, I
les deuxième et troisième anneaux de l'abdomen
de la Chique augmentent de volume, gran-' I
dissent dans tous les sens, refoulent en avant II
le thorax, en arrière les autres anneaux de
l'abdomen, et prennent l'apparence d'une vé-. I
sicule de la grosseur d'un pois. Ce sac est
rempli d'œufs, dont le nombre s'élève à plus
de cent. Ils sont ovoïdes, blancs et de 0 mm ,4 de
longueur. Lorsque leur maturité est achevée, *
Fig. 24. — Chique f:or
la femelle est souvent expulsée par la pression des tissus qu'elle irrite et
effectue sa ponte en dehors de son hôte.
La présence de la Chique amène des désordres locaux de nature inflammatoire
d'abord, puis ulcérative. Les plaies ont de la tendance à s'étendre,
à se gangrener et, chez l'Homme^dont les pieds surtout sont atteints, on
voit fréquemment survenir des arthrites, des nécroses des os et des tendons,
des fistules, la chute des phalanges et des doigts. Les animaux sont atteints
des mêmes lésions; il n'est pas rare d'en voir ayant perdu des doigts ou une
extrémité entière ; d'autres ont les oreilles déformées, des cicatrices irrégulières.
Une autre espèce, la Chique ou Sarcopsylle des Poules (Sarcopsylla gallinacea
Westwood), voisine de la Chique américaine, vit sur le Coq domestique,
fixée principalement autour des yeux et à la nuque. Elle n'a été
encore recueillie qu'à Ceylan, par Moseley, lors de l'expédition du Challenger,
puis par Green à Colombo et décrite par Westwood.
Traitement. — Le moyen à opposer à la Chique, c'est son extraction immédiate,
Yéchiquage. Elle se fait au moyen d'une aiguille ot demande d'autant
plus d'habileté que le séjour du parasite est plus ancien. On est alors
exposé à perforer le sac ovigère, ce qui a pour conséquence de répandre
les œufs dans la plaie, et, avec eux, une source de complications^raves.
Dans ce cas de non-réussite, on lave la poche cutanée avec de l'eau pure