maladies parasitaires - USP

234 PARASITES DE LA PEAU.
sollicite les animaux à se gratter. De là, des excoriations et des plaies,
d'autant plus opiniâtres que le derme mis à nu est plus impressionnable
et subit encore plus facilement l'effet irritant des granulations. »
(Laulanié.)
Quant à l'inefficacité ordinaire des traitements, elle tient à la situation
profonde du parasite, protégé par la,masse caséeuse qui l'entoure.
Son mode d'introduction est encore inconnu. Rivolta admettait
qu'il pénètre dans la peau de dehors en dedans, et il attribuait une
action prédisposante à la malpropreté des animaux et des écuries.
Mégnin (1) a même affirmé, sans preuve à l'appui, que les Nématodes
des plaies d'été ne sont que des embryons d'Oxyuris curvuk
Rud., parasite intestinal du Cheval. Mais, comme l'a fait remarquer
Railliet, les parasites des plaies d'été occupent le centre des granulations,
et il est difficile d'admettre, par conséquent, qu'ils ne représentent
qu'un épiphénomène, les granulations elles-mêmes constituant
l'élément essentiel des plaies d'été. II est plus probable que,
selon l'opinion de Laulanié, le parasite s'introduit à l'état d'oeuf par
les voies digestives, pour pénétrer ensuite dans les voies circulatoires.
En plus du parasitisme, on attribue une influence prépondérant,
aux chaleurs de l'été, et l'on admettait qu'elles déterminent la dessiccation
du pus et la réunion de ses éléments figurés sous forme de
concrétions. Les frottements ont également été considérés comme très
importants dans cette étiologie. La maladie est plus fréquente dans
les pays chauds, en Algérie et en Italie, par exemple. L'Ane y paraît
plus exposé que le Cheval et chez lui le siège est principalement localisé
aux extrémités des membres.
Traitement. — Une indication essentielle du traitement est d'empêcher
l'animal de céder au prurit qui le dévore. On usera pour cela
de moyens de contention subordonnés à la situation de la plaie.
Bien des agents ont été employés dans le traitement de ces plaies,
et la plupart ont à leur actif plus d'insuccès que de réussites. Parmi
ceux qui ont échoué le moins souvent, nous citerons les irrigations
continues d'eau froide, conseillées par Quin, lorsque la situation de
la région malade le permet. Le même auteur a recommandé les onctions
de glycérine; mais ces deux modes de traitement doivent être
(1) MÉGNIN, Bull, de la Soc. cent, de méd. vétér., 1884, p. 76; — L'Éleveur, 1885,
p. 486. — Cette assertion de Mégniu peut lui avoir été inspirée par une observation
de Pflug (Rev. f. Thierh. und Thierzucht, juin 1881) relative à un cheval qui portait
a la base de la queue des croûtes nombreuses, épaisses et très prurigineuse». Ce«
croûtes renfermaient des œufs d'Oxyuris curvula à différents degrés de développement,
et ce parasite existait dans les crottins de l'animal. PQug pense que les Oxyurei
du rectum déterminent un vif prurit de l'anus, que le cheval en se frottent, peut
en déposer des œufs contre les parois de l'écurie, œufs qui sont repris par les crin»
de la queue ; ils donnent naissance à des embryons qui continuent à vivre à l'abri
des croûtes et grâce à la chaleur de la peau.