maladies parasitaires - USP

TRICHINOSE. 691
certaines régions de ce pays. Tandis qu'elle est nulle en Westphalie,
très faible à Brunswick (0,10 p. 1000 en 1874), faible en Saxe (i sur
4451 ou 0,22 p. 1000 en 1889), à Hambourg (0,20 p. 1000 en 1879),
faible aussi en Poméranie, à Dusseldorf, à Wiesbaden (en 1884), elle
a été de 0,91 p. 1000 à Cassel en 1875. En Prusse, la proportion
moyenne en 1885 est de 0,54 p. 1000, soit 1 porc trichineux sur 1852;
la plupart des animaux atteints proviennent du duché de Posen, où
il y en a en moyenne 5,18 p. 1000; dans certains cercles, dans celui
de Schroda, par exemple, elle s'élève à 14,71 p. 1000; à Berlin, on a
trouvé, en 1889-1890, 1 porc trichineux sur 1514 (0,66 p. 1000).
Ces chiffres sont largement dépassés par ceux que fournissent les
porcs des États-Unis d'Amérique expédiés en Europe en quantités
énormes, principalement des marchés de Chicago et de Cincinnati.
Cela ressort des examens faits en différents points de l'Europe et en
Amérique même. Ces recherches montrent que les morceaux de viande
de porc expédiés d'Amérique en Europe sont infestés de Trichines dans
la proportion de 3,11 p. 100. Si l'expertise a porté sur des caisses de
salaisons, où un morceau suffit pour faire rejeter l'ensemble, la proportion
trouvée par Chatin au Havre monte à 14,65 p. 100. — Les
statistiques américaines font voir que la trichinose est très inégalement
répartie dans les États de l'Union. Dans l'Indiana, la proportion
qui, en 1874, était de 16,33 p. 100 tombait plus tard à 6,5
p. 100; à Chicago, en 1878, elle est de 8 p. 100 ; en 1883, de 2,4 p. 100;
à Boston, de 1879 à 1881, 4 p. 100; à la Nouvelle-Orléans, en 1881,
de 0,4 p. 100. Au département de l'agriculture, on accuse 1,66 p. 100;
ailleurs 2,7 p. 100; ailleurs encore, elle tombe àO p. 100. Un fait ressort
des chiffres fournis par les Américains : c'est qu'ils accusent
beaucoup moins de Trichines depuis que les populations de l'Europe
se sont émues de leurs envois infestés. L'abondance de ces vers dans
les porcs des États-Unis a fait dire à Rœper que les abattoirs
d'Amérique constituent de grands centres d'élevage pour les Trichines.
Pronostic, traitement, prophylaxie de la trichinose du Porc. —
Comme il a été dit plus haut, la trichinose est rarement mortelle
pour le Porc (1); souvent elle ne détermine pas chez lui de troubles
appréciables, et, dans la plupart des cas, elle s'accorde avec un
!*graissement normal. Le pronostic n'offre de la gravité qu'à cause du
danger que représente pour l'Homme la viande de l'animal qui en est
atteint. Il serait donc important de trouver un traitement qui pût
détruire les parasites musculaires, et il serait surtout désirable pour
la trichinose de l'Homme : il est encore à chercher. On peut y suppléer
par des mesures prophylactiques d'une efficacité certaine.
(1) Il n'en serait pas de même en Amérique. D'après une dépêche officielle dui consul
d'Angleterre à Philadelphie, la trichinose aurait, en 1880. fait périr 700 000 porcs
rien que dans Flllinois. En réalité, cette mortalité doit très probablement être rapportée
au rouget ou à la pneumo-eutérite infectieuse plutôt qu a la trichinose.