maladies parasitaires - USP

730 PARASITES DES CENTRES NERVEUX ET DES ORGANES DES SENS.
Le mâle a 300 à 320 y. de. longueur sur 200 à 250 y de largeur ; la femelle
ovigère, 450 à 475 y. de longueur sur 250 à 300 y de largeur.
Les deux chats que Mégnin a observés « étaient en proie à une démangeaison
qui leur ôtait tout repos et qui causait même quelquefois de véritables
attaques frénétiques. Ils ne portaient que quelques excoriations superficielles,
résultant des grattages, avec les pattes de derrière, sur la face
postérieure de la conque auriculaire. En examinant l'intérieur des oreilles,
nous ne vîmes aucune plaie ni ulcère, mais le cérumen était très abondant
et présentait à sa surface de petits points blancs mobiles >•> qui n'étaient
autre chose que des Symbiotes.
Nous avons trouvé ces Symbiotes en abondance dans les oreilles d'un chat
qui avait été abattu comme atteint de rage. Les inoculations, faites à deux
chiens avec le bulbe de cet animal, n'ont d'ailleurs donné qu'un résultat
négatif.
Cette otite, est en tout l'analogue de l'otite parasitaire du Chien. Nous
renvoyons donc à ce qui a été dit de celle-ci pour la physiologie pathologique
et pour le traitement.
C. — Otacariase symbiotique du Furet (1).
Encore nommée gale auriculaire, otite parasitaire, cette affection, ainsi que
le parasite qui la détermine, a été signalée par Mégnin. Elle est due au
Symbiotes auricularum var. furonis.
Le mâle a 270 à 340 y de longueur sur 210 à 250 y- de largeur; la femelle
ovigère, 380 à 450 y. de longueur sur 240 à 280 JA de largeur.
En 1884, cette otacariase a régné sous forme d'épizootie grave dans le nord
de la France, et particulièrement aux environs de Calais.
En pullulant dans le conduit auditif externe du Furet, les Symbiotes déterminent
la destruction de la membrane du tympan, une inflammation violente
de l'oreille moyenne, puis une carie du rocher, et la mort par l'extension
de l'inflammation au cerveau, autant que par suite de la douleur
et de l'abstinence d'aliments.
La maladie ne s'accompagne pas des symptômes épileptiformes ou des
accès frénétiques que l'on constate chez le Chien et le Chat. Le furet souffre
silencieusement, et on ne constate qu'un abrutissement entrecoupé par des
réveils, pendant lesquels le petit animal cherche à se gratter les oreilles; il
meurt sans présenter de symptômes bien caractéristiques.
A l'autopsie, on trouve un cérumen brunâtre abondant, qui obstrue le conduit
auditif et englobe de nombreux Symbiotes màles et femelles, isolés
ou accouplés. Le tympan est détruit; l'oreille moyenne est pleine de pus, et
ses organes essentiels sont plus ou moins altérés.
Cette maladie, très contagieuse entre furets, peut durer trois à quatre semaines
avant de causer la mort.
En raison de sa forme silencieuse, elle passe souvent inaperçue. On ne
la découvre guère par l'examen des oreilles que lorsqu'elle a déjà accusé sa
présence par quelque perte. La guérison s'obtient alors par les mêmes
moyens qui réussissent contre l'otite parasitaire du Chien et du Chat. Il
faut également avoir recours à la désinfection des locaux, où pourraient
s'égarer quelques Symbiotes.
(1) MÉGNIN-, Soc. centr. de médecine vétér. (Recueil, 1878, p. 209), et l'Éleveur,
1885, p. 115. — RAILLIET, Bull. Soc. centr. de méd. vétér., 1887, p. 244.