maladies parasitaires - USP

278 PARASITES DE LA PEAU.
de la robe à la plus grande finesse des poils qui les recouvrent et à
leur teinte plus sombre.
La teigne tonsurante, considérée en elle-même, est, chez les animaux
domestiques, une affection bénigne, qui ne trouble pas la sanlc
générale ni ne résiste aux moyens de traitement ; elle peut même guérir
spontanément. Les symptômes généraux que plusieurs auteurs y
ont rapportés ne sont qu'une coïncidence et le fait d'un état pathologique
antérieur (langueur, inappétence, faiblesse, marasme) qui a
préparé le terrain d'évolution du parasite. Chez les veaux, cependant,
où la maladie est plus tenace, elle peut contribuer réellement à
compliquer leur mauvais état, au moins lorsqu'elle a pris une grande
extension. Enfin, il ne paraît pas douteux, dans les cas rapportés par
Macorps, que le violent prurit ait nui beaucoup à l'engraissement.
Les propriétés contagieuses de la teigne tonsurante lui donnent
surtout de la gravité. Elle peut s'étendre à tous les animaux de la
même ferme, de la même écurie, d'un même régiment et, ce qui est
plus important, par le caractère plus malin qu'elle y prend, aux
hommes chargés de soigner ces animaux : c'est ce qui impose la
nécessité d'un traitement prompt.
Diagnostic. — La teigne tonsurante diffère trop du favus pour qu'il
y ait à craindre, en général, une confusion entre ces deux maladies.
D'ailleurs, le Chien et le Chat sont les seuls animaux qui leur offrent
un terrain commun. Cependant, lorsqu'il y a confluence des plaques
ou des favi, la physionomie de l'un et de l'autre mal peut s'en trouver
assez défigurée pour rendre le diagnostic embarrassant. On se rappellera
que les godets faviques sont excavés à leur centre, que les
croûtes trichophytiques sont, au contraire, plutôt surélevées en leur
milieu par le suintement purulent qui peut se former sous elles et qui
n'atteint que plus tard la périphérie.
D'autre part, le poil est beaucoup plus intimement attaqué dans la
trichophytie que dans le favus. Les croûtes faviques ne sontpresqne
formées que d'éléments parasitaires; les croûtes trichophytiqueij en
présentent relativement peu et montrent surtout des produits épidermiques,
quelquefois du sang desséché ou des globules de pus. Si le
diamètre des tubes et des spores des deux parasites ne permet pas de
les caractériser avec rigueur, on les distinguera cependant par la
longueur, la ramification et l'abondance différentes des tubes, parle
nombre et le groupement différents aussi des spores.
La nature parasitaire de la teigne tonsurante la fera toujours séparer,
après examen microscopique, des autres affections cutanée»
avec lesquelles ses signes cliniques pourraient d'abord la faire confondre.
On sera d'ailleurs, en général, prévenu par la forme arrondie
des plaques et par l'aspect de leur surface, surtout par celui des poils,
par les propriétés contagieuses de la maladie et par les divers points
sur lesquels on a insisté plus haut.