maladies parasitaires - USP

708 PARASITES DES CENTRES NERVEUX ET DES ORGANES DES SENS.
à des agneaux avec des proglottis conservés trois semaines sur do
l'herbe humide.
Garcina remarqué que les mérinos et les métis mérinos de Picardie
s'infestent plus aisément que les moutons picards, parce que, coupant
l'herbe jusqu'au collet de la racine, ils sont ainsi exposés à prendre
des œufs ou des proglottis plus que les seconds, qui ne broutent
l'herbe qu'à une certaine distance du sol (1).
L'influence des conditions étiologiques qui précèdent est subordonnée
à l'âge des animaux : il n y y a guère que les agneaux et les antenais
qui paient un large tribut au tournis; il est exceptionnel chez
les moutons qui ont dépassé leur deuxième année. Les bêtes bovines y
sont plus longtemps exposées : après leur septième année, elles y
échappent presque sûrement. Il est difficile d'expliquer par une consistance
variée des tissus cette susceptibilité de certains âges et l'immunité
relative des autres.
Comme pour un grand nombre de maladies parasitaires, on a
accumulé force observations pour établir le rôle que jouerait l'hérédité
dans le développement du tournis. Fromage de Feugré, Girou de
Buzareingues, Reynal et autres se sont surtout faits les champions de
cette opinion. Les faits qu'ils ont invoqués peuvent être aisément
expliqués à la lumière de l'étiologie qui précède. Il en est cependant
un certain nombre dont la signification reste obscure et même la
réalité suspecte. Quant aux cas de Cénures chez des agneaux nouveaunés,
comme ceux qu'ont cités Riem et Hering, ils peuvent se comprendre
par une infestation intra-utérine, au moyen de proscolex qui,
partis de l'intestin de la mère, seraient arrivés jusqu'au système circulatoire
du fœtus (2).
Le Txnia cœnurus, source première du tournis, a lui-même son
origine dans le Cœnurus cerebralis, comme l'ont démontré les expérimentateurs
dont nous avons cité plus haut les noms : c'est parce
qu'on leur abandonne les têtes de moutons morts du tournis que les
chiens de berger et de bouvier contractent ce Ténia; chaque scolex se
sépare de la vésicule mère dans leur intestin, se fixe à la muqueuse
et devient un Txnia cœnurus, dont les œufs répandus sur le sol deviennent
à leur tour des Cénures, s'ils trouvent dans un ruminant les conditions
favorables à leur développement.
Symptômes. — Le Tournis varie dans ses signes extérieurs selon
que le Cénure est logé dans le crâne ou dans le canal rachidien.
Tournis encéphalique. — La maladie débute souvent par les signes
d'une congestion ou d'une inflammation de l'encéphale ou de ses
(1) GARCIN. Mémoire sur le tournis, Saint-Quentin, 1862.
(2) RIEM, Feuille du cultivateur, 1805, p. 213. — FROMAGE DE FELGRIÔ, Corresp. sur
la conservation et l'amélioration des an. dom., I, 1810, p. 78. — DUPUY, De l'affection
tuberculeuse vulg. appelée morve, 1817, p. 342. — GIROU DE BUZAREINGUES, Mém.
Soc. "roy. d'agric. Paris, 1824. — REYNAL, loc. cit. Rec. de méd. vét., 1857, p. 895.
— LETORT, Rec. des trav. de la Soc. médicale d'Indre-et-Loire, 1863.