maladies parasitaires - USP

HÉMATOZOAIRES DES RUMINANTS. 611
étroite que le mâle ; sa partie moyenne seule est renfermée dans le gynêcophore,
ses extrémités antérieure et postérieure demeurant libres. Les orifices
génitaux des deux individus se correspondent : ils sont situés immédiatement
en arrière de la ventouse ventrale.
Le Bilharzia crassa est un peu plus long et sensiblement plus épais que le
B. haimatobia, dont la longueur est d'environ 14 millimètres (mâle) et 20 millimètres
(femelle). Une différence plus importante réside dans la forme des
œufs, qui, chez le B. crassa, ontO mm ,16 à0 mm ,18, sont plus longs et plus étroits,
fusiformes, et sont aussi prolongés à l'un de leurs pôles par une pointe pyriforme.
Ces œufs renferment un embryon cilié, qui est mis en liberté dans
l'eau et se montre muni d'une ébauche d'appareil digestif.
Le B. crassa détermine chez les animaux des désordres analogues à ceux
qu'engendre chez l'Homme le B. hxmatobia. Chez un bœuf dont le sang a
fourni une trentaine de ces parasites, Sonsino a constaté un catarrhe très
prononcé de l'intestin, avec épaississement, exsudation et ecchymoses des
parois. La muqueuse vésicale était ecchymosée et recouverte de saillies
papilliformes, jaunes à la pointe, de la grosseur d'une tête d'épingle. Les
vaisseaux renfermaient des œufs de Bilharzia. Il est possible que l'on doive
attribuer à ce parasite l'hématurie dont les bêtes bovines sont assez sauvent
atteintes sur la côte orientale de l'Afrique et au Cap. Comme l'Homme, elles
en puiseraient le germe dans les eaux impures dont elles s'abreuvent.
A l'autopsie de deux bœufs qui avaient été abattus à Calcutta comme suspects
de peste bovine, Romford trouva, dans l'épaisseur de la muqueuse ou
dans des excroissances papillaires de la marge de l'anus, des œufs de Bilharzia,
qui, par leurs caractères, se rapportaient plutôt au B. hxmatobia qu'au
B. crassa. Si ces bœufs n'avaient jamais été en Afrique, comme l'affirme
l'auteur, on devrait en conclure que le Bilharzia vit également dans les
Indes (1).
D'autre part, Grassi et Rovelli (2) ont annoncé que 75 p. 100 des bœufs
abattus à Catane qui proviennent d'une localité voisine, Piana di Catania,
sont infestés de Bilharzia crassa. S'il en était ainsi, ces ruminants deviendraient
dangereux pour l'Homme, car on ne peut voir dans B. crassa qu'une
variété de B. hxmatobia.
Hydatides des voies circulatoires. — Nous aurons plus tard, à
propos de la Ladrerie, à signaler la présence de Cysticerques (Cysticercus
cellulosx et C. bovis) dans le tissu musculaire du cœur. Disons
dès maintenant que, d'après Davaine, Bremser aurait vu deux fois
le C. tenuicollis dans les parois du cœur chez le Bœuf. Les parasites
dont nous avons principalement à nous occuper ici sont les Échinocoques.
C'est surtout dans le cœur du Bœuf qu'on les a vus. Cependant
Bollinger a relevé, chez le Cheval, deux observations d'Échinocoque
dans les parois, une fois, du tronc aortique près de sa bifurcation, et
l'autre fois, de l'aorte postérieure. Palat a vu un cheval mourir subitement
de la compression exercée sur l'ouverture de l'aorte par un
kyste hydatique situé à la base du ventricule gauche; ce kyste ne renfermait
qu'une vésicule simple. Goubaux avait constaté aussi la mort
(I) BOMFORD, The Quaterly Journal of veter. Science in India, V, 1887, p. 345.
(?) GRASSI et ROVELLI, Atta de R. Accademiadei Lincei, IV, 1888, cités par P. SON­
SINO, Le eondizioni di Massaua. Atti d. Soc. Toscana di se. naturali, 1888, p. 119.