maladies parasitaires - USP

PARASITES DES ORGANES UR1NAIRES. 743
envies de mordre, refus absolu de manger, symptômes rabiformes;
il mourut deux jours après; l'Eustrongle, échappé du rein droit,
était dans le péritoine, mêlé aux anses intestinales. Deux faits presque
identiques sont rapportés par G. Cusa : l'Eustrongle, chaque fois, était
dans le rein gauche. Lissi/in a vu, chez un chien, de l'assoupissement,
des mouvements automatiques, la gueule écumeuse, des contractions
des masséters. des grincements de dents et une accélération
notable de la respiration et de la circulation: de temps à autre, des
convulsions. La mort survint au bout de trois jours. L'Eustrongle
était logé dans le lobe gauche du foie (1). Silvestrini a plusieurs fois
constaté des faits du même ordre. Il a remarqué que l'expression du
regard est un peu différente de ce qu'on observe dans la rage : la physionomie
exprime une souffrance atroce plutôt que de la férocité ;
l'œil n'est pas saillant et brillant comme chez le chien enragé, mais
rétracté et couvert en partie par le corps clignotant.
On ne peut prévoir quelle sera l'issue de l'eustrongylose rénale. Il
semble bien cependant que la tendance du ver soit de quitter le rein
lorsqu'il en a détruit la substance ; témoin ceux que l'on a trouvés
dans le péritoine et les plèvres, ou engages dans un uretère, ou parvenus
à la vessie. L'Eustrongle peut pénétrer dans le canal de l'urètre,
mais il y est arrêté par le rétrécissement dû à l'os pénien; il perfore
alors le canal et se loge dans le tissu conjonctif voisin. U. Leblanc a
observé trois cas de ce genre, où le ver ne s'était pas manifesté par
d'autres symptùmes que la formation rapide d'une tumeur du volume
du poing, située dans la région périnéale, en arrière et près des testicules.
L'obstacle opposé par le rétrécissement de l'urètre n'est pas
absolument insurmontable : Lacoste a vu un chien évacuer un Eustrongle
géant par le canal de l'urètre ; cette expulsion fut précédée
et accompagnée de vives douleurs, et suivie du rejet « d'environ deux
cuillerées de sang »; la guérison fut presque immédiate (2).
Mégnin a vu un mode d'expulsion exceptionnel : une chienne présentait
au voisinage de l'ombilic une tumeur mammaire, dont l'incision
donna issue à un Eustrongle géant; la guérison fut rapide (3).
L'Eustrongle géant se développe dans le rein, dont il occupe d'abord
probablement le bassinet ou les calices. Sa présence amène de graves
désordres. Le tissu de l'organe est peu à peu détruit; les vaisseaux,
qui résistent plus longtemps, donnent lieu à de fréquentes hémorragies,
et le ver est ordinairement plongé dans un liquide sanguinolent.
A la fin, les vaisseaux disparaissent et la tunique d'enveloppe du rein
forme seule les parois d'une tumeur qui acquiert un volume varié, con-
(1) MATHIS, Soc. des se. méd. de Lyon (Lyon médical, 1884, p. 499). --G. CUSA,
Giorn. de med. veter. prat., 1885, p. 312. - Lissizm, Rec. de méd. vétér., 1887,
P '(2 5 )'u. LEBLANC, Bull, de l'Acad. de méd., 1850, p. 640. - LACOSTE, Mém. de la
Soc. vétér. du Calvados et de la Manche, 1842-1843, p. 228.
(3) MÉOTCIW, Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1880, p. 304.