maladies parasitaires - USP

644 PARASITES DES MUSCLES, DU TISSU CONJONCTIF ET DES OS.
CHAPITRE II
LADRERIE.
Définition. — La Ladrerie consiste dans la présence de certains
Cysticerques dans les muscles et le tissu conjonctif et accessoirement
dans d'autres points de l'organisme.
Les Cysticerques dont la dissémination constitue la ladrerie sont :
le Cysticercus cellulosx, forme cystique du Taenia solium de l'Homme ;
le C. bovis, du T. saginata de l'Homme ; le C. tenuicollis, du T. marginata
du Chien; le C. tarandi, du T- Krabbei, du Chien.
Les animaux domestiques susceptibles de contracter la ladrerie
sont en première ligne le Porc (C cellulosx), puis le Bœuf (C. bovis),
et par exception le Mouton (C. tenuicollis), le Renne (C. tarandi), le
Chien et le Chat (C. cellulosx). L'Homme lui-même n'est pas à l'abri
de celte affection (C. cellulosx).
Étymologie. — Les mots ladre, ladrerie, employés quelquefois jadis comme
synonymes de lépreux, lèpre, dérivent, selon quelques auteurs, du grec XatSpo'c
difforme, gauche, et selon d'autres, notamment Bescherelle et Littré, de
Lazareus, Lazare, dont le nom est devenu par corruption, dans le langage
du peuple, saint Ladre. On ignore par quelle filiation ce nom de « ladrerie »
est passé de la lèpre à une affection parasitaire qui en diffère absolument
à tous les points de vue.
Synonymie. — En allemand, Finnenkrankheit ; en espagnol, ladreria; en
hollandais, gortigheid; en italien, grandine, panicatura.
En France, pendant la plus grande partie du moyen âge, la ladrerie a
reçu les noms de mézellerie, meseau, mesel, mesellus, mesiax, mescleria, noscleria,
nosèlerie, piau, tal, mal de Saint-Lazare, pourriture, etc. ; les porcs ladres
étaient dits lépreux, mezeaux, corrompus, impurs et, le plus souvent, sursemés,
terme qui rappelle la dissémination des parasites dans la viande. Au commencement
de ce siècle, Viborg a donné à la ladrerie le nom de glandine,
et d'autres auteurs, celui de grainerie; les porcs qui en étaient atteints furent
alors appelés glandes ou graines.
Dans ces derniers temps, on a critiqué le terme de « ladrerie » comme
ayant d'autres sens très différents : celui d'avarice et celui de lèpre. Mais le
premier ne saurait causer de confusion; quant au second, il est tombé en
désuétude, et, dans le langage médical actuel, le mot « ladrerie » est exclusivement
pris avec la signification que nous lui donnons. Plusieurs auteurs
(Bouley, Trasbot) ont proposé d'y substituer celui de Cystieercose. Ce terme,
composé selon les règles de la nomenclature, a l'avantage d'indiquer la
nature de la maladie à laquelle on l'applique. Mais, logiquement, il doit comprendre
toutes les affections dues à des Cysticerques et, par conséquent, celle
du Lapin causée par le Cysticercus pisiformis, celui du Chien et du Chat, par
le C. (Plerocercoides) Bailleti, celle que produirait sur le Cheval le C. fistularis,
etc. La synonymie n'existe donc pas entre « cystieercose » et o ladrerie >••
Il y a des cysticercoses ladriques, mais toutes les cysticercoses ne sont pas
des ladreries.