maladies parasitaires - USP

LADRERIE. 669
et Fleming dit avoir trouvé sur un côté de la langue le plus grand
Cysticerque qu'il eût jamais vu : près de 4 centimètres de longueur !
Les deux veaux d'expérience de Saint-Cyr avaient, à la face inférieure
de la langue et près du frein, trois semaines à un mois après l'ingestion
des proglottis, une et deux petites tumeurs sous-muqueuses en
tout semblables, mais moindres, à celles qu'on trouve dans la même
région chez le porc ladre.
A l'exception de ce signe, le peu que l'on sait des symptômes de la
ladrerie bovine a été constaté exclusivement sur des animaux d'expérience.
Plusieurs même n'ont rien présenté d'appréciable : tels sont
ceux qui ont servi à Gerlach et à Laboulbène. — Masse et Pourquier
ont vu un veau d'expérience tomber dans une grande maigreur, après
avoir présenté quelques signes de maladie. — Simonds et Cobbold ont
noté sur un autre, au bout de quelques jours, un prurit assez intense,
un peu d'abattement et de tristesse, quelques indices de malaise et de
fièvre légère, des tremblements peu accusés dans les muscles du cou
et des épaules, un peu d'amaigrissement pendant quelques jours ; puis,
le retour à la santé. — Leuckart, Mosler, Zùrn, Éd. van Beneden
ont vu chacun périr un veau à la suite de l'infestation. Celui de Zùrn
tomba malade le quatrième jour de l'expérience : température anale
à 40° pouls vite, inappétence, tympanite, douleur à la pression des
côtes, poil piqué. Ces symptômes s'atténuèrent d'abord; mais le
neuvième jour, la fièvre reprit plus forte ; l'animal maigrit rapidement,
devint faible, restait volontiers couché et ne se levait qu'avec peine,
répugnance et douleur. Il mourut le vingt-troisième jour, avec tous
les signes de l'asphyxie lente et de la paralysie du cœur. L'infestation
ladrique était généralisée, le cœur était particulièrement envahi.
D'après ce qui précède, on voit combien le diagnostic de la ladrerie
bovine est difficile du vivant de l'animal.
On pourrait cependant essayer le procédé du harponnage, qui donne
des renseignements précieux dans la trichinose. Leuckart et Cobbold
9'en sont servis dans leurs expériences pour enlever de petits lambeaux
du sterno-maxillaire, et ils ont pu y constater facilement la présence
d'un certain nombre de vésicules.
Le diagnostic post mortem est plus facile. Toutefois il est encore
exceptionnel en Europe, bien que le Txnia saginata y soit très répandu
ehez l'Homme. Cela n'est qu'incomplètement expliqué par le volume
ordinairement petit des Cysticerques et par leur dissémination discrète
dans les muscles. Il y a certainement encore des recherches persévérantes
et attentives à faire sur ce point.
Étiologie. — On ne saurait douter aujourd'hui que la ladrerie du
Bœuf ait son origine dans des œufs de Txnia saginata ingérés avec les
aliments. L'expérimentation et l'observation en ont donné la preuve.
La première expérience sur ce sujet est due à Leuckart (1861). Il fit
prendre à deux veaux des fragments de Txnia saginata. L'un mourut