maladies parasitaires - USP

PARASITES DU FOIE. 517
séjour de moins d'une heure dans une prairie envahie par les parasites.
En général, elle a lieu d'une manière insidieuse et progressive ; mais
des invasions successives peuvent se manifester sur les mêmes
animaux, ou bien un même troupeau être pris par bouffées portant sur
des groupes distincts.
Trois théories ont été émises sur le mode d'introduction des
Douves dans le foie.
1° Les jeunes Douves pénétreraient directement, à travers les parois de
l'intestin, dans les veines intestinales et mésaraîques et, par suite, dans les
origines de la veine porte, d'où le courant sanguin les entraînerait vers le
foie. Aucun fait n'appuie cette opinion.
2°4es Cercaires devenus libres par la digestion de leur kyste traverseraient
l'estomac et l'intestin grêle, puis le revêtement péritonéal du foie et
arriveraient enfin dans les canalicules biliaires (Gerlach, Spinola, May).
Friedberger fait remarquer que la fréquence de la péritonite hépatique
(périhépatite;, invoquée en faveur de cette hypothèse, peut aussi bien
tenir à une émigration centrifuge des Douves, rampant sous Ut' séreuse
et la perforant de dedans en dehors. Il n'est pas rare de trouver des Distomes
dont l'extrémité céphalique est saillante à la surface du foie. De plus,
les jeunes vers qu'on surprend dans les canalicules biliaires ont toujours
l'extrémité antérieure tournée vers la périphérie de l'organe ; et les perforations
de la surface du foie ont des dimensions en rapport, non avec celles
du ver à son entrée dans l'organisme, mais avec celles qu'il a acquises depuis
son immigration (Leuckart
3° Les Douves passent directement du duodénum dans le canal cholédoque.
Cette hypothèse, émise par Leuckart, est la plus vraisemblable. D'après
cet auteur, la Douve chemine dans les canaux biliaires - les plus étroits en
les dilatant par l'introduction de son extrémité céphalique; elle se fixe alternativement
par ses ventouses orale et ventrale, rallonge et raccourcit successivement
la partie antérieure de son corps, pendant que les saillies épineuses
de la cuticule s'opposent au recul. La Douve lancéolée, dont la cuticule est
lisse, progresse aisément grâce à sa petitesse et à sa ténuité.
D'ailleurs, aucun observateur n'a pu susprendre le moment précis
de l'immigration des Douves. Joseph (1) dit bien avoir trouvé plusieurs
fois dans le duodénum du Mouton de petits Cercaires sans queue. Mais
rien ne prouve qu'il ne s agît pas de jeunes Distomes en voie d'évacuation
prématurée.
La plupart des Distomes restent dans les canaux biliaires. Mais
quelques-uns en traversent les parois, pénètrent dans le parenchyme
«épatique, le creusent, le détruisent, perforent aussi la capsule de
Glisson et le péritoine, et provoquent ainsi de la périhépatite ou de la
péritonite. D'autres arrivent dans les racines de la veine porte et y
déterminent de l'endophlébite, de la thrombose et des embolies. Un
petit nombre enfin peut pénétrer dans les veines sus-hépatiques et de
•à se répandre dans des parties très éloignées du corps. En raison de son
voisinage, le poumon est l'organe où l'on rencontre le plus souvent
(I) JOSEPH, Zoologischer Anzeiger, VI, 1882, p. 323.