maladies parasitaires - USP

568 PARASITES DE L'APPAREIL RESPIRATOIRE.
breux embryons qui s'agitent en tous sens. Les bouchons de vers et de
mucus pénètrent dans les bronchioles et remontent dans la trachée,
dont ils obstruent partiellement la lumière. Il y a souvent des traînées
inflammatoires à la surface de la muqueuse bronchique. Dans le voisinage
des dilatations des bronches, le tissu pulmonaire est comprimé,
oblitéré, pâle. Par sa séreuse viscérale, le poumon a souvent contraclé
des adhérences locales avec la plèvre costale.
La pneumonie vermineuse accompagne souvent la bronchite parasitaire
et est due au Strongylus rufescens, qui, à l'état adulte, se
rencontre dans les bronches de divers degrés. Il peut pénétrer dans
les dernières ramifications, en s'étirant pour ainsi dire, et il se fixe
dans le parenchyme pulmonaire. On trouve alors un ou plusieurs
individus sous la forme de filaments entortillés et très grêles ; à cet
état, A. Koch les a décrits comme une espèce distincte sous le nom de
Pseudalius ovis pulmonalis. Railliet a démontré que ce n'est autre qu'une
forme du Strongylus rufescens.
La pneumonie vermineuse, causée par le Strongle roussàtre soit à
l v état adulte, soit à celui d'œufs ou d'embryons, peut se présenter sous
trois formes distinguées par Bugnion : 1° Une pneumonie lobulaire
produite par des Strongles adultes arrêtés dans les bronches; 2° Une
pneumonie diffuse, due aux œufs et aux embryons répandus par milliers
dans le parenchyme, et qui réalise ce que Bollinger avait nommé
« pneumonie exsudative » ; 3° Une pneumonie noduleuse ou pseudotuberculeuse,
dans laquelle les œufs et les embryons occupent des
points circonscrits du parenchyme ; c'est la forme la plus commune.
Cette pneumonie noduleuse est constituée par des foyers distincts,
d'apparencetuberculeuse,duvolumed'ungrain de mil àcelui d'unpois,
d'un gris jaunâtre et demi-transparents, ou bien d'un rouge sombre
plus ou moins intense, selon l'ancienneté et l'acuité des phénomènes
inflammatoires. La consistance est moins grande dans les foyers
foncés que dans ceux de couleur jaunâtre, et dans ceux-ci elle diminue
du centre à la périphérie. En général, sauf les plus anciens, ils
adhèrent au tissu ambiant, dont on ne peut les énucléer. Tous ces
foyers peuvent prendre le caractère caséeux et même subir l'infiltration
crétacée. La plupart occupent la périphérie du poumon, et particulièrement
les bords; beaucoup sont immédiatement sous la plèvre
viscérale.
Ces foyers doivent leur production aux œufs que les femelles de
St. rufescens déposent dans les alvéoles pulmonaires, où ils parcourent
toutes les phases de leur développement.
Il résulte de ce dépôt des phénomènes inflammatoires particuliers :
les parois des alvéoles envahies subissent une infiltration abondante
d'éléments embryonnaires, acquièrent ainsi une très grande épaisseur,
et cette infiltration s'étend à quelque distance du foyer. L'ensemble
de celui-ci figure un réseau dont chaque maille renferme un