maladies parasitaires - USP

36 PARASITES DE LA PEAU.
fait entendre un bourdonnement élevé qu'il est très facile de reconnaître
quand on l'aperçu même une seule fois. S'il fallait en croire Bruce, e bourdonnement
de la Tsé-tsé serait - un mélange de bruit sourd et éclatant qui
produit assez de discordance. Ce bourdonnement répand plus de terreur
>» et de désordre parmi les hommes et les animaux que les monstres des
contrées qu'elle habite ne pourraient en causer, quand ils seraient le
» double plus nombreux. .. A U
» De nombreux voyageurs, entre autres Livingstone et Osfrald, nous ont
fait connaître cette Mouche comme un des fléaux les plus redoutés de la zone
torride africaine. Toutefois, les récits publiés à son endroit ont un caractère
qui nous semble tenir beaucoup de la légende. Comme les Stomoxes, la Tsétsé
attaque l'Homme et les animaux. Elle s'élance sur ceux-ci, disent les
voyageurs, avec la rapidité d'une flèche, et les mord de préférence sous le
plat des cuisses ou sous le ventre. Une tumeur se forme bientôt au niveau
du point attaqué.
» On a raconté que l'Insecte s'attache de préférence aux parties découvertes
du corps ; que l'action de cette morsure sur l'Homme n'est pas plus
dangereuse que celle des Cousins ; que les animaux domestiques, au contraire,
à l'exception de l'Ane, de l'Éléphant et de la Chèvre, commencent à
maigrir aussitôt et ne tardent pas à succomber; que les Chiens résistent à
cette piqûre lorsqu'ils sont nouris de venaison, tandis qu'ils périssent lorsqu'ils
sont alimentés avec du lait ; que' les Veaux nourris de lait, au contraire,
sont à l'abri des accidents, etc., etc. A l'autopsie, on trouverait le
cœur, le poumon et le foie plus ou moins affectés.
» La plupart de ces récits des anciens voyageurs ont été contredits par
des observations plus récentes. Ainsi, une expédition belge a perdu plusieurs
éléphants ; le P. Baur a vu périr plusieurs de ses Anes à la suite des
piqûres de la Tsé-tsé, et le même voyageur a constaté que, au lieu de piquer
à découvert, cette Mouche s'introduit d'ordinaire sous les vêtements, dans
les manches des hommes, sous la queue des animaux. D'autres ont constaté
que les sujets mordus succombent, en général, à la suite d'un affaiblissement
graduel pouvant durer plusieurs semaines et même plusieurs mois.
Enfin, des autopsies minutieuses n'ont révélé aucune lésion de la rate, du
foie, du poumon ni du cerveau.
» Toutes ces données contradictoires nous montrent déjà que l'action des
piqûres de la Tsé-tsé est extrêmement variable et que, par conséquent, ces
piqûres ne doivent pas être venimeuses. Au surplus, nous avons, M. Nocard
et moi, inséré sans aucun résultat, sous la peau de la cuisse d'un Mouton,
la tête et la trompe d'une Tsé-tsé rapportée depuis peu de Zanguebar (par le
P. Leroy).
» En réalité, on ne peut regarder la Tsé-tsé que comme un porte-virus,
et sa piqûre n'est dangereuse qu'autant que sa trompe est infectée au préalable.
Quant à la nature du virus qu'elle inocule habituellement, il serait
difficile de la déterminer dans l'état actuel de nos connaissances ; mais,
contrairement à ce qu'a avancé M. Mégnin, il est impossible d'incriminer le
_ nous paraît seule
propre a expliquer la diversité des renseignements fournis par les vovageurs. »
Kay Lees a attribué à la Tsé-tsé, mais sans preuves suffisantes/la mortalité
qui a frappé les Chevaux et Mulets de l'armée anglaise dans l'Inde
septentrionale (1).
(\) KAY LEES, Glossina morsitans or Tsetse Fly. The Veterinary Journal XXVI