maladies parasitaires - USP

PARASITES DE L'ŒSOPHAGE ET DE L'ESTOMAC. 355
hydrohémie, coliques sourdes, diarrhée noire. Ces troubles finissent
par amener la mort. Wernicke indique comme signe ante mortem une
altération particulière du sang (poikilocytose), qui montre, mélangées
aux hématies, des cellules jaune rougeâtre, isolées les unes des
autres, plus grosses que les globules normaux et dont certaines sont
sphériques, d'autres foliacées, scutiformes, pyriformes ou claviformes
(1).
A l'autopsie des animaux abattus ou qui ont succombé, on trouve
dans la caillette des centaines et même des milliers de Strongles contournés,
serrés les uns contre les autres et couvrant la muqueuse, parfois
un peu épaisse, dont la teinte est plus pâle qu'à l'état normal.
D'autres fois, au contraire, la muqueuse est sanguinolente et porte de
nombreuses ulcérations où les vers sont encore attachés. La caillette,
plus ou moins dilatée, renferme des matières rougeâtres, teintées
aussi par du sang épanché (2).
Cette « strongylose de la caillette » n'est grave que par sa forme
épizootique, ou si elle est à une période avancée, si les animaux n'ont
pas été soumis à un traitement convenable.
On recommande une nourriture tonique et fortifiante. Les médicaments
employés sont : l'huile empyreumatique de Chabert (une cuillerée
à café par tête et par jour) ou un mélange à parties égales
d'huile empyreumatique et d'essence de térébenthine, que l'on délaye
dans le triple de son poids d'eau-de-vie (une à deux cuillerées à café
par jour); ou bien le kamala (3 à 4 grammes par jour). Zurn, après
Rabe, recommande de préférence, comme aussi actif et moins irritant
pour les malades, le picrate de potasse; on en donne par jour 0 Br ,15 à
O^O à un agneau, et jusqu'à l gr ,2.j aux adultes; la guérison a lieu
au bout de trois jours.
Strongle filicol (Sir. filicollis Rud). — Ce Strongle peut se trouver
dans la caillette du Mouton et de la Chèvre, seul ou en compagnie du
précédent. Il est susceptible de causer de graves sévices, mais
comme il habite surtout l'intestin grêle, il en sera plus naturellement
question à propos des parasites de cet organe.
Strongle enroulé (St. convolutus Ostertag). — Corps brun jaunâtre, plus
foncé chez la femelle, filiforme, atténué aux extrémités. Bouche nue;
œsophage séparé de l'Intestin par un petit bulbe. Le mâle, long de 7 à
ii millimètres, a sa bourse caudale bilobée, chaque lobe étant soutenu par
quatre côtes, la moyenne et l'antérieure dédoublées; les côtes postérieures,
courtes, un peu fendues à leur extrémité et soudées à leur base, réunissent
les deux lobes de la bourse. La femelle, longue de 10 à 13 millimètres, est
terminée par une queue courte; la vulve située vers le dixième postérieur
du corps, c'est-à-dire assez rapprochée de l'anus, occupe le fond d'une dépression
surmontée d'une sorte de cloche membraneuse.
(1) R. WERNICKE, Deutsche Zeitschr. f. Thiermed. und vergl. Path., XIII, 1887, p. 194.
(2) CSOKOR, Magenwurmseuche einer Ziege. OEsterr. Zeitschr. f. wiss. Veterinarkunde,
II, 1888, p. 51.