maladies parasitaires - USP

DERMATONCYCOSES. 30 [
Livrée à elle-même, la maladie peut, dans son extension, par les
troubles qu'elle amène dans les fonctions de la peau et par leur retentissement
sur la nutrition générale, amener la mort des sujets. Saint-
Cyr l'a constaté sur les Lapins ; on le voit aussi sur les Poules.
Mais, en général, c'est une affection peu grave. Saint-Cyr a vu un
chat guérir sans traitement dans un laps de temps qu'il estime à trois
mois; chez un des lapins qu'il a observés, le mal rétrogradait spontanément,
quoique avec une grande lenteur. Il en était de même dans
le favus lycoperdoïde des Lapins, observé par Mégnin; la mort d'un
sujet fut causée seulement par l'occlusion de l'anus, qu'un favus avait
entouré. En tous cas, si l'affection n'est pas depuis longtemps invétérée,
elle ne résiste pas à un traitement approprié. Nous avons vu,
dans un cas, le favus des Poules se limiter à la crête, et guérir spontanément;
mais quand le mal a dépassé la crête, les oreillons et les
barbillons pour s'étendre aux régions emplumées, le pronostic acquiert
de la gravité par le dépérissement qui s'est produit, par la
dépréciation des animaux, qui rend plutôt onéreuse leur conservation
en vue des bienfaits attendus du traitement.
Il est nécessaire de tenir compte, dans le pronostic, de la contagiosité
de la teigne faveuse. C'est peu important en ce qui concerne
le Chat et le Chien, qui ne vivent guère agglomérés ; mais ce l'est
davantage pour le Lapin et surtout pour les Poules ; on a vu des
basses-cours décimées par cette affection.
Diagnostic. — Le diagnostic repose sur la constatation des symptômes
décrits plus haut et sur celle de l'Achorion. La confusion avec
la teigne tonsurante sera évitée par l'examen comparatif que nous
en avons fait (p. 278). Le favus des Poules devra être nettement distingué
de la gale des pattes, à laquelle Reynal et Lanquetin l'avaient
à tort rattaché. Il est certain que plusieurs des cas de dermatoses rapportés
à des Sarcoptidés épidermicoles n'étaient aussi que du favus
(Voy. p. 235).
Étiologie. — La cause réelle du favus consiste dans YAchorion
Schœnleini ; mais certaines circonstances peuvent faciliter la contagion.
Tout animal n'offrira pas au parasite un terrain également favorable.
Il est établi, en ce qui concerne l'Homme, que, pour contracter
le favus, il faut une certaine prédisposition, donnée par le jeune âge,
le tempérament lymphatique, la misère. Il en est de même chez les
animaux.
« Tous ceux, dit Saint-Cyr (1), sur lesquels j'ai jusqu'ici observé la
teigne étaient jeunes; les chats, au nombre de sept ou huit, n'avaient
pas plus de six semaines à deux mois ; le chien avait quatre mois à
peu près, et c'était le plus âgé de mes malades. J'ai essayé deux fois
de transmettre la teigne à des chats adultes et je n'ai pas réussi ; tandis
(1) SAINT-CYR, Recueil de méd. vétérinaire, 1869, p. 649.