maladies parasitaires - USP

DERMAT0MYC0SES. 289
blanches, l'exsudation l'emporte sur la végétation des cellules épidermiques;
la croûte jaunâtre, lamelleuse, qui en est la conséquence,
atteint rarement l'épaisseur de celle qui couvre la peau noire; les poils,
moins profondément situés, se laissent plus facilement déraciner. Il
faut attribuer à cette circonstance que les Champignons s'insinuent
bien moins souvent dans les poils et qu'ils ne sont jamais assez
nombreux pour les rendre fragiles. >
Au contraire de Mégnin, Gerlach a vu les spores dans l'intérieur
même des poils du Bœuf; Railliet et Nocard, nous-même et d'autres
observateurs les y ont vues aussi. La différence de siège n'est donc
pas absolue.
D'autre part, E. Perroncito a réellement constaté que le diamètre
des spores est susceptible de varier suivant les espèces, les individus
et même les parties (épiderme, poil) sur lesquels le Champignon
végète.
Enfin, si l'on tient compte de ce fait que, le plus souvent, les différences
des deux Champignons ne se retrouvent plus dans les effets
qu'ils produisent en s'implantant sur l'Homme, on aurait, pensonsnous,
bien des raisons pour considérer comme hâtive la distinction
spécifique de Mégnin. Elle a cependant, sa démonstration presque
complète dans des cultures comparatives faites par Duclaux avec des
croûtes provenant des deux variétés de teignes du Cheval. Ces cultures
« montrent que le Trichophyton tonsurans donne des touffes neigeuses
très abondantes, tandis que le T. epilans ne donne d'abord qu'une
pellicule légèrement jaunâtre ; de plus, ce dernier liquéfie rapidement
la gélatine de culture, tandis que le premier ne produit ce résultat
qu'à la longue (1) ».
Pour donner à ces cultures toute leur signification, il eût fallu les
faire servir à des inoculations sur le Cheval. Elles auraient montré
s'il ne s'était pas introduit quelque cause d'erreur, si les deux séries
correspondaient bien par leurs effets pathogènes aux différences cliniques
qui leur avaient servi de point de départ. On peut toutefois, en
attendant ce complément de démonstration, admettre des différences
pathogènes et culturales entre les Trichophytons des deux sortes de
teignes du Cheval, justement distinguées par Mégnin. Cela ne suffit
pas néanmoins pour considérer les deux Champignons comme deux
espèces distinctes, au sens de l'histoire naturelle. Ce sont peut-être
simplement deux races ou variétés de la même espèce, produites
par les différences des terrains où elles ont végété. Mais, au point
de vue pratique, la distinction entre elles conserve toute son importance.
L'explication des différences dans le mode d'action d'un même parasite
pourrait se trouver dans l'hypothèse de Longuet exposée plus
(1) MÉGNIN, Présentation de cultures de champignons de quelques teignes d'anim.
dont. Bull, de la Soc. centr. de méd. vétér., 1890, p. 183.
NEUMANN. — Mal. parasitaires. 19