maladies parasitaires - USP

DIPTÈRES PARASITES DE LA PEAU A L'ÉTAT LARVAIRE. 43
déterminent un prurit qui porte les animaux à agiter continuellement
la queue, à se mordre, à se frotter contre les objets environnants. La
laine est alors très étroitement feutrée, en plaques serrées, sous lesquelles
la peau, criblée de petites ouvertures ou largement entamée,
laisse couler un liquide épais, visqueux, nauséabond. Lorsqu'on les
met à découvert, les larves s'agitent en tous sens et cherchent à se
réfugier sous le derme. On en rencontre parfois jusque sur la croupe.
Si la maladie persiste, elle complique la diarrhée et contribue à amener
le marasme des jeunes sujets (IL
Une autre espèce, plus connue, est la Lucilie bouchère (L. macellaria
Fabr.), que l'on désigne plus souvent sous les noms de L. hominivorax
Coquerel et de L. anthropophaga Conil. Elle mesure 9 à 10 millimètres
et se reconnaît à son thorax bleu parcouru par trois bandes
d'un bleu plus foncé à reflets pourprés ; les pattes sont noires, les ailes
brunâtres à la base. La larve mesure 14 à 15 millimètres. Cette mouche
se rencontre dans une grande partie de l'Amérique, depuis le nord des
États-Unis jusqu'à la République Argentine, mais plus particulièrement
dans les régions chaudes. C'est une espèce redoutable par ses
larves.
Elle dépose ses œufs dans les plaies des animaux domestiques et de
l'Homme, et les introduit même dans les cavités naturelles. A l'aide de leurs
deux crochets buccaux, les larves attaquent les tissus et produisent rapidement
des désordres profonds avec pertes de substance et mutilations. Les
faits publiés sur cet insecte trop intéressant se rapportent surtout à
l'Homme. Liguistin (2) a cependant signalé les complications d'une gravité
excessive causée par les larves de cette Lucilie dans les plaies et surtout les
crevasses dont étaient atteints les Chevaux et les Mulets lors de l'expédition
du Mexique.
La dernière espèce de ce groupe de parasites est l'Ochromyie anthropophage
(Ochromyia anthropophaga E. Blanch.). Railliet (3), qui l'a particulièrement
étudiée, la décrit ainsi : " Mouche de teinte gris jaunâtre, mesurant
8 à 19 millimètres de long. La tête esttestacée, revêtue de petits poils noirs;
le style des antennes est plumeux. Le thorax offre en avant deux bandes
noires longitudinales ; les ailes sont légèrement enfumées. L'abdomen est
couvert de taches noires assez étendues, surtout en arrière.
» Cest une mouche sénégalaise, qui se rencontre principalement dans
la province du Cayor, d'où le nom de Mouche de Cayor sous lequel elle est
généralement connue. On la voit quelquefois voltiger sur les animaux
(Notaris) ; néanmoins, elle parait déposer ses œufs dans le sable. Dans tous
les cas, on constate que les larves, connues sous le nom impropre de vers
(1) Nous ne savons s'il faut rattacher à la Lucilie soyeuse une affection analogue
au Worm-ziekte, et qui nous a été signalée sur le Mouton par Austruy, vétérinaire
à Cajarc (Lot). Elle en différait en ce que les sujets attaqués étaient auparavant en
un parfait état de santé, et que les larves étaient répandues en diverses parties du
corps, principalement sur les lombes, les côtes et les épaules. Le dépérissement
était rapide et la mort pouvait s'ensuivre.
(2) LIOUISTIN, Journ. de méd. vétér. milit., 111, 1865, p. 6C3.
(3) RAILLIET, La mouche de Cayor. Bull, de la Soc. cent, de méd. vét., 1884. —
LBNOIR, Mouche et ver du Cayor. Archives vétér., 1884.