maladies parasitaires - USP

562 PARASITES DE L'APPAREIL RESPIRATOIRE.
La distomatose pulmonaire ne s'accuse par aucun symptôme appréciable.
Cependant, d'après Bollinger, Lydlin aurait observé, dans une
grande exploitation, une maladie ayant à ses débuts quelque ressemblance
avec la péripneumonie; à l'autopsie, il trouvait çà et là, dans
les bronches ectasiées, de nombreux Distomes hépatiques.
Les kystes à Distomes ont été parfois trouvés aussi dans les poumons
du Mouton, avec les mêmes caractères que chez le Bœuf. Chez
trois brebis, Bollinger aurait vu dés foyers hémorragiques et des galeries
contenant de jeunes Douves, dont l'immigration était certainement
récente. —Burke a trouvé aussi la distomatose pulmonaire chez
un chameau, dans les Indes (1).
ART. III. — Strongyloses bronchiques et pulmonaires.
Les animaux domestiques, et tout spécialement les herbivores, Sont
exposés à des maladies plus ou moins apparentes déterminées par la
présence de Nématodes dans les bronches ou dans le parenchyme pulmonaire.
Sauf quelques rares exceptions, qui seront indiquées en leur
lieu, ces Nématodes appartiennent au genre Strongle (Strongylus
Muller) (V. p. 336) : d'où le nom de Strongylose, bronchique ou pulmonaire,
sous lequel les maladies qu'ils déterminent sont très souvent
désignées aujourd'hui.
Les Strongles des voies respiratoires se distinguent des autres espèces du
même genre, comme l'a fait remarquer Leuckart (2), en ce que leurs embryons
ont un bulbe œsophagien peu développé, dépourvu de dents, et ne
peuvent s'accroître dans l'eau en y prenant les matières en suspension.
Chez les Strongles des voies digestives, comme chez les Sclérostomes et les
Uncinaires, les embryons ont, au contraire, un bulbe œsophagien bien développé,
pourvu de trois dents chitineuses, et peuvent se nourrir et s'accroître
aux dépens des matières organiques contenues dans l'eau fangeuse.
On connaît huit espèces de Strongles vivant dans les voies respiratoires
des divers Mammifères domestiques (3).
1° Strongle filaire (Strongylus filaria Rud.) (fig. 304, 305). — Ver filiforme,
très long, un peu atténué aux extrémités, de teinte blanchâtre. Tête
obtuse, non ailée ; bouche circulaire, dépourvue de papilles. Mâle long de
3 à 8 centimètres ; bourse caudale allongée, échancrée en avant, à côtes
postérieures trifides ; côtes moyennes, simples; côtes antérieures, bilobées.
Spicules courts, épais, ailés. Femelle longue de 5 à 10 centimètres, à queue
(1) BOLLINGER, cité par FRIEDBERGER, Deutsche Zeitschr. f. Thiermed. u. vergl.
Pathol., 1878, p. 163. — R. W. BURKE, Distoma hepatieum in the lungs of animal*
(Mouton, Chameau). The Veterinarian, LIX, 1886, p. 470. — W. LITTLEWOOD,
Flukes in the lungs of caille, Ibid. LX, p. 546.
(2) R. LEUCKART, Die menschlichen Parasilen, II, Leipzig, 1876, p. 402.
(3) Le Strongylus minutissimus Mégnin, qui déterminerait la bronchite vermineuse
des moutons d'Afrique, n'est, tout au plus qu'une forme du Str. rufescem, comme
1 a montré RAILLIET (Bull. Soc. cent, de méd. vétér., 1888, p. 99).