maladies parasitaires - USP

186 PARASITES DE LA PEAU.
dont l'histoire a été publiée par Henderson ; car sa maladie se communiqua
à des hommes et à des chevaux sous forme de gale sarcoptique. Il en est de
même de la gale épizootique qui, en 1851, 1852, 1853, affecta-les chèvres
de la vallée de Prâttigau, dans le canton suisse des Grisons. Bien que Wallraff,
qui l'a observée, n'ait pas trouvé d'acare, sa contagiosité à l'Homme,
au Cheval, au Mouton, sa forme clinique sur ces espèces démontrent bien sa
nature sarcoptique. Mais c'est Franz Mùller, de Vienne, qui, le premier, en
1853, trouva des Sarcoptes sur des Chèvres naines d'Afrique. Hébrales considéra
comme identiques à ceux de l'Homme. Fùrstenberg en fit l'étude et
les regarda comme une espèce distincte, Sarcoptes caprx. Roloff, qui a de
nouveau repris l'étude de cette forme de gale, a rapporté cet acarien au
Sarcoptes squamiferus de Fùrstenberg. Il est plus juste de le nommer S. scabiei
var. caprx.
Symptômes. — La maladie détermine dès ses débuts un fort prurit,
qui en reste jusqu'à la fin un caractère essentiel. Elle commence
par la tête et les oreilles, puis gagne le tronc, le ventre, les mamelles
et enfin les membres. Elle apparaît d'abord sous forme de petits boutons,
qui laissent suinter un liquide visqueux. Puis il se produit des
croûtes, sèches, écailleuses, tantôt furfuracées, tantôt formées de
grandes plaques épaisses, gris bleuâtre et brillantes. Les poils tombent;
la peau devient épaisse, sèche, ridée, gercée, adhérente ; le nez
et les lèvres sont tuméfiés. On trouve sous les croûtes de nombreux
Sarcoptes.
D'abord limitée à quelques surfaces restreintes, la maladie, si elle
est abandonnée à elle-même ou insuffisamment traitée, se généralise
et amène un dépérissement rapide, qui peut aller jusqu'à la mort.
Elle est susceptible de prendre un caractère épizootique. Dans l'observation
de Wallraff, après s'être montrée dans quelques communes
du Prâttigau pendant l'été de 1851, elle s'étendit de telle sorte qu'au
printemps de 1853, dans dix communes, sur 2596 chèvres, 1013 étaient
galeuses et 230 environ avaient déjà succombé. Lorsque l'épizootkfnt
à sa fin, les pertes totales s'élevaient à environ 500 têtes. Klingaua
constaté 100 cas de mort en une année dans une seule commune*
Etiologie. Contagion. — Les observations, peu nombreuses, relatives
à la gale sarcoptique de la Chèvre montrent qu'elle s'attaque de
préférence aux races originaires de l'Asie ou de l'Afrique. Il n'y a d'exception
que pour les cas de Wallraff et de Klingau, où les chèvres
malades appartenaient aux races locales des montagnes. Mais dans
I observation des comptes rendus de Lyon, il s'agit de chèvres du Thibet;
dans celle de Henderson, d'une chèvre persane; dans celle de
Muller, de chèvres naines originaires de Chartum en Afrique; c'est
sur un bélier à queue grasse d'Afrique, que Roloff la d'abord rencontrée.
La gale de ce bélier fut transmise à un bouc, qui y succomba. «
nest donc pas impossible que la gale sarcoptique de la Chèvre tire
son origine de la forme psorique du noir-museau du Mouton. C'est ce