maladies parasitaires - USP

ACARIASES. 99
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L'Ixode égyptien, la plus grande espèce connue, est très commun
en Egypte, en Algérie et dans la plupart des parties de l'Afrique. Nous
croyons pouvoir y rapporter un Ixode que nous avons reçu de la
Guadeloupe (envoi de Couzin), où il est connu sous le nom de Tique
sénégalaise. On l'y considère, en effet, comme originaire du Sénégal,
d'où il serait importé avec les Bœufs de ce pays que l'on y introduit.
On le dit, d'ailleurs, étranger à la Martinique, qui, malgré sa proximité
de la Guadeloupe, en serait exempte, sans doute parce qu'elle
n'importe pas de bétail africain.
On peut avoir l'occasion de rencontrer cet Ixode dans les abattoirs
de France, sur des Bœufs algériens. Mégnin affirme même qu'il serait
acclimaté dans le Midi, aux environs de Marseille, par le séjour momentané
des Bœufs d'Afrique dans cette ville et ses environs avant
leur départ pour les différents marchés. Il base cette assertion sur ce
qu'il aurait rencontré chez un Lézard vert de Provence un Ixode mâle,
qu'il regarde comme un Ixode égyptien. On sait depuis longtemps, il
est vrai, que le mâle de cette espèce se fixe souvent sur des reptiles.
tels que les Tortues grecques et mauritaniques et sur les Lézards.
Les Bœufs que Mégnin a vus porteurs de véritables essaims d'Ixodes,
aux aines et aux parties voisines du ventre, ne paraissaient pas en
souffrir, ne cherchaient pas à s'en débarrasser et étaient arrivés à
Paris gras et bien portants.
Cependant en Afrique, les Ixodes algériens ne sont pas toujours
inoffensifs. H. Lucas raconte avoir vu, en 1845, dans le cercle de la
Calle, en Algérie, des Bœufs mourir d'épuisement par le fait de ces
parasites, qui se renouvelaient incessamment à la surface de leur corps.
Chaque femelle, en effet, atteignant à sa plénitude complète le volume
d'une grosse noisette, on comprend que cette soustraction de sang
tant de fois répétée ait un retentissement sur la nutrition générale,
en plus de l'irritation que la peau doit en ressentir.
Les mêmes effets sont signalés par Couzin sur les Bœufs, les Chevaux
et les Mulets dé la Guadeloupe. En outra* les plaies qui résultent
de leurs piqûres deviennent ulcéreuses sous l'influence du climat torride
de la colonie. Il est possible que, selon l'opinion de Mégnin, cette
ulcération soit primitivement due à ce qu'on détermine la chute des
Tiques en les arrachant avec des couteaux de chaleur : le rostre, restant
dans la peau, provoque un travail de suppuration éliminatrice,
point de départ de ces plaies rebelles.
A la Guadeloupe, on fait jouer aux Ixodes du Sénégal un rôle important
dans le développement d'une grave affection qui y est connue
sous le nom de farcin (\), et qui sévit sur les Bœufs, les Chevaux ef. les
Mulets. Les plaies ulcéreuses dont nous venons de parler en sont le
point de départ. Nocard a récemment démontré que ce « farcin du
(1) C. COUZIN, Élude sur le farcin de la Guadeloupe. Revue vétérinaire, 1870,
p. 401.