maladies parasitaires - USP

HÉMATOZOAIRES DU CHIEN. 623
C'est probablement ce ver qui, d'après Dujardin, aurait été trouvé,
eo 1813, à Paris, « dans le cœur » d'un chien. La première mention
précise qui s'y rapporte est due à Serres. A l'autopsie d'un chien mort
subitement après avoir présenté des symptômes vagues rapportés
provisoirement à une gastro-entérite, on trouva le ventricule droit
hypertrophié. Dans sa cavité et dans l'oreillette du même côté étaient
disséminés « une infinité » de vers. Quelques-uns étaient réunis en
petits pelotons du volume d'un pois. L'orifice de l'artère pulmonaire
en était presque entièrement obstrué. On trouva de ces vers jusque
dans les dernières divisions de l'artère pulmonaire. La description
en a été faite par C. Baillet.
Dans le cœur, ils siègent surtout dans les sillons qui séparent les
colonnes charnues au niveau des bords latéraux du ventricule ou
sous la valvule tricuspide. Ils sont le plus souvent dans les grandes
divisions de l'artère pulmonaire, particulièrement à l'origine des
branches collatérales. Ils provoquent une endartérite sous forme de
bourgeons, de lames ou de cordons résistants et anastomosés, au sein
desquels ils sont retenus. La paroi interne de l'artère offre un aspect
réticulé, qui rappelle en petit celui de la surface des oreillettes. Les
petites branches artérielles présentent constamment de la thrombose.
La lumière du vaisseau est remplie par un caillot dur et jaunâtre,
au-dessus duquel on trouve les Strongles accumulés. Laulanié a reconnu
que le Strongylus vasorum détermine, par la ponte et la dissémination
de ses œufs, une granulie pulmonaire, dont l'étude histologique
lui a fourni des données d'un haut intérêt. Nous en avons
(p. 581; donné le résumé et indiqué les quelques symptômes par
lesquels elle peut se traduire. Mais, sauf celui de Serres, on n'a pas
publié de cas où la terminaison ait été mortelle. Il est vrai que
pour celui-là le nombre des hématozoaires était exceptionnellement
élevé. En général, les animaux sont abattus après de longs mois de
maladie.
L. Lafosse croit avoir obtenu, contre le Strongylus vasorum, de
bons résultats de l'emploi de l'essence de térébenthine à la dose de
2 à 4 gr., en quatre pilules par jour, pendant une semaine. En tous
cas, sur deux chiens qui offraient, dit-il, les symptômes de cette helminthiase,
la réussite aurait été complète. Ces symptômes consistaient
en une oppression marquée, des quintes de toux, des battements du
cœur irréguliers, parfois tumultueux, une certaine réplétion des jugulaires,
coïncidant avec la conservation de l'appétit et l'absence de
fièvre; tous signes observés maintes fois, dit-il, sur des sujets morts
naturellement ou sacrifiés, et dans le cœur desquels l'helminthe dont il
s'agit avait été trouvé à l'autopsie. — Labat, qui, dans cette strongylose,
anoté comme symptôme très net, un souffle doux systolique à l'artère
fémorale, a, sur deux chiens aussi, obtenu la guérison avec la térébenthine
de Bordeaux, donnée chaque jour à la dose de 2 à 4 grammes,