maladies parasitaires - USP

222 PARASITES DE LA PEAU.
à l'abri de leurs atteintes. L'épuisement est dû non seulement ù la
quantité de sang soustraite, mais encore à l'inquiétude causée par la
piqûre ; le sommeil est troublé, interrompu, et l'incubation des œufs
est irrégulière, sinon tout à fait suspendue.
Les Argas se propagent aisément d'un local à l'autre, profitant pour
cela de tous les passages, de toutes les fissures, et en particulier de
celles des poutres et des solives. Il n'est pas absolument rare de les
trouver dans les poulaillers situés au-dessous des pigeonniers. Toutefois
les Poules ne sont guère tourmentées par ces parasites.
Ce qui contribue à les rendre redoutables, c'est leur longue vitalité,
et la faculté qu'ils possèdent de pouvoir se reproduire en l'absence de
tout volatile capable de les nourrir. Ces générations successives doivent
se contenter des matières organiques que leur fournit l'endroit où
Fig. 91. — Argas marginatus, femelle fécondée et repue (Railliet).
1, grandeur naturelle; 2, grossie, vue par la face dorsale; 3, par la face ventrale,
elles se trouvent. Une fois repu, l'Argas bordé peut vivre fort longtemps
sans manger : Railliet en a conservé de très « maigres » pendant
quatorze mois dans un flacon; Ghiliani (cité par Perroncito) en a vu
survivre à vingt-deux mois de jeûne.
L'Argas bordé se nourrit aussi, à l'occasion, du sang de l'Homme.
Latreille avait trouvé ce parasite errant dans les habitations et Mégnin
(cité par R. Blanchard) a reçu de Strasbourg quelques exemplaires
qui avaient été recueillis sur les vêtements d'une personne. En 1858 et
1859, Boschulte, à Camen (Westphalie), a constaté la présence d'un
grand nombre d'Argas bordés, dans une chambre à coucher habitée
par des enfants et communiquant avec un ancien pigeonnier. On ne
voyait ces parasites que le soir ; dès qu on approchait une lumière ils
restaient immobiles, et ne donnaient aucun signe de vie quand on les
touchait. Les enfants étaient piqués pendant leur sommeil et principalement
aux pieds et aux mains. Les piqûres se trahissaient par