maladies parasitaires - USP

PARASITES DU FOIE. 507
L'étude de ces épizooties les montre succédant toujours à des pluies
abondantes et prolongées, et l'on voit constamment dominer dans
leur étiologie l'influence de l'humidité, comme le peut faire prévoir
ce que nous avons dit (p. 313) des migrations des Distomes. Nous
empruntons surtout à Delafond, à Reynal et à Davaine le résumé des
principales de ces épizooties.
« La première épizootie dont l'histoire fasse mention est celle qui apparut
en Hollande en 1552, et que Gemma appelle lues infanda pecoris.
» Frommann, en 1663,1664, 1665, observa dans le duché de Cobourg une
épizootie qui attaqua les brebis et les moutons de tout âge, les veaux et les
génisses jusqu'à l'âge de deux ans, mais point les bœufs ni les vaches. Les
lièvres et les cerfs, dans les champs et les forêts, mouraient de cette maladie.
Les chevaux, les chèvres et les cochons en étaient exempts. Des vers existaient
dans le foie des bêtes malades; dans quatre bergeries, composées
ensemble de plus de 3000 moutons, il n'en est pas resté 40.
» En 1674, une affection caractérisée aussi par la présence du Distome
dans le foie fut observée par Wiliins en Seeland : elle atteignit presque tous
les bœufs. » (Davaine.)
Eu 1743 et 1744, la pourriture enleva presque toutes les bêtes à laine du
teritoire d'Arles, et en 1761 tous les troupeaux de l'Aveyron.
En 1761 et 1762, la cachexie aqueuse décima les bêtes ovines du nord de
la France et notamment du bas Boulonnais. Ces deux années furent remarquables
par l'abondance des pluies, surtout en été; les vallées furent
inondées.
En 1809, une grande partie de la France fut ravagée par cette maladie, le
Beaujolais et le Lyonnais notamment. Les moutons nourris constamment
dans les bergeries furent en général préservés (i).
« En 1812, la cachexie régna dans le Midi et principalement dans les département
du Rhône, de l'Hérault et du Gard; 300000 bêtes à laine périrent
dans le territoire d'Arles et 90000 dans les arrondissements de ÏS'imes et de
Montpellier.
» En 1816 et 1817, elle exerça de nouveau de grands ravages dans un grand
nombre de départements.
» En 1820, elle régna avec intensité dans les environs de Réziers.
» En 1829 et 1830, elle exerça ses ravages dans la plupart des localités du
département de la Meuse et dans les départements voisins ; non seulement
les moutons, mais aussi les bœufs, périrent en grand nombre. Dans l'arrondissement
de Montmédy, sur 24000 à 25000 bêtes à cornes on en perdit
environ 5000; parmi les bêtes à laine, il n'en resta pas la moitié. Certaines
communes ont perdu 200 bêtes à cornes et 1500 à 1800 bêtes à laine » (2)
(Davaine). Dans l'arrondissement de Verdun, sur 20000 à 21000 bêtes a
cornes, il en mourut 2200 et sur environ 50000 moutons, la cachexie en
enleva près de 20000 (3).
» En 1853 et 1854, la cachexie régna de nouveau dans la plus grande partie
de la France, et principalement dans les départements du centre; dans le
Berry, le Gàtinais et la Sologne, des cultivateurs ont perdu le quart, le tiers
et les trois quarts des bêtes composant leurs troupeaux.
(1) GROGHSIER, Correspondance de Fromage de Feugré, II, 1810, p. 112.
(2) DIDRY, De la cachexie aqueuse ou liydropisie des bêtes à grosses cornes. Rec. de
méd. vétér. prat., 1832, p. la».
(3) MAWOIN, Mém. sur la cachexie aqueuse (pourriture) des bêles à grosses cornes.
Ibid., p. «0. — TAICHE, Ibid., 1834, p. 289.