maladies parasitaires - USP

692 PARASITES DES MUSCLES, DU TISSU CONJONCTIF ET DES OS.
Pour supprimer la trichinose, il suffirait d'apporter partout la plus
rigoureuse surveillance .dans l'alimentation des Porcs, de n'admettre
dans leur ration que des substances végétales, de s'opposer à la
satisfaction de leurs appétits coprophages et de tenir loin d'eux tous
les cadavres de surmulots, rats ou souris. Il est toujours possible de
les entretenir dans une telle propreté que toute chance d'infestation soit
évitée, surtout si l'on s'abstient de leur donner des détritus crus,
quelle qu'en soit la nature. Dans les pays où l'on est forcé de faire
entrer dans leur ration des matières animales, elles devront être
coupées en morceaux de 10 centimètres cubes au plus, avant d'être
soumises à la cuisson; celle-ci sera complète.
L'extrême extension de la trichinose aux États-Unis tient précisément
à ce qu'elle y trouve réunies toutes les conditions favorables à
son développement. Toutes les matières organiques inutilisables sont
recueillies pour l'alimentation des porcs. Ceux-ci y joueraient même
dans certains centres le rôle de vidangeurs.
Vitalité des trichines. — Les Trichines enkystées possèdent une
vitalité remarquable, qui contribue à augmenter les chances d'infestation
de trichinose.
Il est souvent nécessaire de savoir si des Trichines musculaires
sont ou non vivantes encore. On peut, dans ce but, recourir à deux
procédés.
Dans l'un, on porte les Trichines sur une platine chauffante à une température
de 35° à 40°; au bout de quelque temps, si elles sont vivantes, elles
exécutent des mouvements de torsion dont l'énergie est proportionnelle
à leur vitalité. Ils sont quelquefois obscurs, douteux, ou, si le kyste est
rompu, consistent en une extension brusque qui peut-être aussi bien considérée
comme spontanée que comme un pur phénomène d'élasticité. — Le
second procédé, très simple et très sûr, ne laisse pas de doute s'il est pratiqué
méthodiquement. Il consiste à faire consommer la viande suspecte par
un animal dans l'intestin duquel les Trichines soient susceptibles d'achever
leur développement. Après un, deux, trois ou quatre jours, on sacrifie le
sujet d'expérience et en examinant le contenu de son intestin, on y trouve
des Trichines adultes (màles et femelles) et des embryons, si les Nématodes
musculaires étaient vivants. Dans le cas contraire, on ne voit que des Trichines
sorties de leur kyste dissous, plus ou moins déroulées, mais sans
mouvements ni organes génitaux développés; souvent elles sont plus ou
moins attaquées par les sucs digestifs. Il est avantageux d'opérer sur un
petit animal pour réduire le champ des recherches à une plus faible quantité
de liquide intestinal. Sous ce rapport, les petits oiseaux, employés par
G. Colin, conviennent bien; en outre, ils ont l'avantage de ne pas livrer
passage aux embryons nouvellement éclos, qu'on retrouve par milliers dans
l'intestin.
« On fait avaler à un petit oiseau, par exemple à un moineau, deux ou
trois petits morceaux de muscles pris à l'intérieur de la pièce de charcuterie
à examiner, après les avoir malaxés un instant dans l'eau pour les dessaler.
On tue l'animal six, huit ou dix heures après le repas : on étale sur une lame
de verre le contenu de l'intestin grêle pour l'examiner au microscope à un
faible grossissement. Comme on n'a, dans l'intestin grêle du petit animal,