maladies parasitaires - USP

TRICHINOSE. 68*
Oiseaux. Les Trichines musculaires qu'on leur fait ingérer acquièrent)
dans leur intestin leur développement complet, mais les embryons
qu'elles pondent sont expulsés avec les déjections sans pouvoir fran-t
chir les parois intestinales. Ce fait a été mis en évidence depuis longtemps
par G. Colin (I). On a vu plus haut (p. 365) que d'autres Nématodes
enkystés dans les parois de l'estomac et de l'intestin de la
Poule avaient été, par erreur, pris pour des Trichines. Il semble que
l'immunité des Oiseaux tient en partie à la rareté de leur tissu conjonctif
intramusculaire, en partie et surtout à l'épaisseur, à la résistance
du revêtement épithélial de leur tube digestif.
Nous avons dit déjà l'immunité dont jouissent aussi les Reptiles et
les Batraciens. Des expériences faites d'abord par Goujon et Legros (2)
montrent qu'elle est due uniquement à la température variable de
leur corps. Si l'on maintient artificiellement des salamandres à la température
de 30° envirpn, l'infestation musculaire a lieu ; mais, dès que
l'on supprime cette condition expérimentale.l'enkystement
s'arrête et les parasites
ne tardent pas à périr, d'autant plus vite
que la saison est plus froide.
Chez les Poissons, la trichinose musculaire
n'a jamais été observée. Mais les Trichines
peuvent se développer dans leur
intestin. G. Colin s'est assuré, dès 1866,
que des déjections de poissons nourris de
chair trichinée étaient chargées de Triehines
et déterminaient la trichinose sur
le Rat, le Lapin et le Cobaye (3). Peut-être
cette infestation tenait elle à ce que les
kystes parasitaires avaient traversé intacts
tout le tube digestif du poisson.
On a déjà vu que les Invertébrés ont résisté
jusqu'à présent aux tentatives d'in-
festation trichine use dont ils ont été l'objet;
aucune observation bien faite n'a pu
non plus établir chez eux l'existence d'une
infestation spontanée.
Les Nématodes parasites de certains vé­
Fig. 306. — Trichines enkystées
dans le tissu musculaire.
Le kyste de droite contient
deux Trichines (G. Colin).
gétaux que l'on a parfois rapportés à la Trichine en sont absolument
différents.
Les Trichines larvaires se rencontrent principalement dans le tissu
musculaire de la vie animale, au sein même des faisceaux primitifs
(!) G. Cou», Bull, de la Soc. cent, de méd. vét., 1866, p. 256. . (,
(2) L. Gowos, Expériences sur la Trichina spiralis Owen. Thèse de Paris, 1806.
(i) G. Cous, Bull, de l'Acad. de méd., (2), IX, 1881, p. 248.