maladies parasitaires - USP

HÉMATOZOAIRES DU CHIEN. 621
pertrophie du cœur, l'irrégularité et l'insuffisance de la circulation
expliquent les catarrhes digestif, respiratoire et urinaire; l'anémie
des centres nerveux amène les convulsions, les troubles intellectuels,
la paraplégie et enfin le collapsus. Il est peu probable que, comme le
croit Rivolta, les embryons exercent une action embolique qui causerait
l'hyperémie du cerveau et des divers organes; car le diamètre de
ces embryons, qui n'est pas supérieur à celui des Hématozoaires de
Lewis, leur permet de traverser les capillaires.
Lesallérations des reins, qui ont été plusieurs fois signalées, seraient
dues, selon Deffke, au grand nombre des embryons, qui tendraient à
s'éliminer par les voies urinaires, comme ceux de la Filaire du sang
de l'Homme (Filaria sanguinis hominis Lewis), qui déterminent la
chylurie ou hémato-chylurie endémique des pays chauds. B. Grassi
conteste formellement que les embryons de Filaria immitis soient
évacués par les urines, et s'appuie sur des observations poursuivies
pendant un an sur un chieu et pendant deux mois sur quatre autres,
atteints tous de filariose hématique.
Étiologie. — L'étiologie de cette helminthiase est encore obscure.
On suppose que l'infestation a lieu par les eaux de boisson, comme
on l'admet, en général, pour le Filaria sanguinis hominis. Patrick
Manson, médecin à Hong-Kong, a, en effet, reconnu que les embryons
de cette dernière espèce passent par le tube digestif d'un Cousin
[Culex mosquilo), lorsqu'il suce lesang des personnes atteintes de l'helminthiase
hématique. Dans ce nouvel habitat, ils subissent des transformations
: la queue se raccourcit, la partie antérieure du corps se
développe et les organes sexuels apparaissent. Ces changements sont
achevés au bout de cinq jours et la Filaire mesure alors 1 millimètre.
A cette époque, les Cousins ont gagné les eaux stagnantes, pour y
pondre; ils y meurent et les Filaires s'échappent de leur cadavre et
vivent en liberté dans l'eau. C'est en buvant cette eau que l'Homme
s"mfesterait.
Grassi s'est élevé contre cette opinion, en se fondant sur ce que la
plupart des embryons de Filaria sanguinis hominis qui pénètrent dans
l'intestin du Cousin y meurent, et qu'une douzaine à peine sur cent
y «ontinuent leur développement. Il admet aussi que tous les embryons
de Filaria immitis pris par les Puces et les Poux du Chien
meurent dans l'inte3tin de ces épizoaires, dont le rôle se bornerait à
débarrasser le mammifère d'une partie de ses hématozoaires. Ceux-ci
sont éliminés aussi par les diverses blessures de la peau que le Chien
peut se faire soit à la chasse, soit en courant dans les broussailles, marêcages,
etc. Mais cette élimination est toujours presque insignifiante,
et les objections de Grassi laissent la question à peu près entière.
La Filaire cruelle parait propre aux contrées riches en marais et
marécages; on peut donc supposer que l'eau cache l'hôte intermédiaire
(erustacé,mollusque) par lequel ce ver passe, sous une forme inconnue.