maladies parasitaires - USP

HÉMATOZOAIRES DU CHEVAL. 603
est celui d'une noix; mais il peut ne pas dépasser celui d'un pois ou
atteindre les dimensions d'une tête d'homme.
Il consiste en une dilatation de l'artère qui en est le siège, avec
hypertrophie de ses parois. La dilatation fait quelquefois défaut,
malgré les lésions graves de thrombose que le vaisseau peut présenter
(Durieux).
La tunique externe est d'ordinaire épaissie et offre une induration
variée selon l'ancienneté de la tumeur. Elle adhère fortement aux parties
voisines et se confond plus ou moins avec le tissu conjonctif environnant.
La tunique moyenne est toujours hypertrophiée et quelquefois dans
de grandes proportions. Son épaisseur, qui normalement est d'environ
un millimètre, peut atteindre et même dépasser deux centimètres.
Tantôt cet épaississement consiste en une simple hypertrophie de la
tunique ; tantôt il est dû à des phénomènes inflammatoires, avec atrophie
des fibres musculaires.
La tunique interne est presque toujours altérée. Elle peut présenter
tous les degrés de l'endartérite et de la métamorphose régressive,
depuis des épaississements partiels, une teinte blanchâtre, laiteuse,
jusqu'à l'ulcération, la transformation athéromateuse et la calcificafication.
Celle-ci, toujours rare, peut prendre par exception l'aspect
d'une véritable ossification.
A l'intérieur de l'anévrysme, il y a d'ordinaire un dépôt fibrineux,
un thrombus, toujours adhérent (à un degré variable) à la membrane
interne. Il est plus ou moins régulier, plus on moins consistant, oblitère
plus ou moins la lumière du vaisseau, mais est presque toujours
traversé en son milieu par un canal qui livre passage au sang. Ce thrombus
se prolonge souvent dans l'artère en avant et en arrière de l'anévrysme.
Il est susceptible de s'organiser dans ses couches les plus
externes et de subir le ramollissement. Sa formation est essentiellement
liée à la présence des vers, aux processus inflammatoires, ulcératifs
et régressifs de la tunique interne et à la dilatation du vaisseau.
Decroly a publié un cas remarquable où l'altération de l'aorte s'étendait
du cœur à la région lombaire.
Dans l'anévrysme, on trouve des vers 9 fois sur 10; leur nombre
moyen est de 9 à 11 et varie dans les limites de 2 à 121. Lorsqu'ils
font défaut, les lésions ont le caractère chronique ; elles sont plus ou
moins aiguës dans le cas contraire. Ces vers sont la forme jeune du
Sclérostome armé. Leur teinte est rosée; ils mesurent en moyenne
1 à 3 centimètres de longueur; leurs caractères sexuels sont déjà bien
accusés, mais leurs organes génitaux demeurent rudimentaires. Ils
subissent sur place une mue, à la suite de laquelle leur armature
buccale prend ses caractères définitifs. Rayer et Diesing, qui les considéraient,
à tort, comme une variété distincte, leur avaient donné les
noms : le premier, de Strongylus armatus minor; le second, de Sclerostoma
armatum aneurysmaticum.