maladies parasitaires - USP

HELMINTHIASES CUTANÉES. 253
observateur a trouvé le derme très épaissi et, en quelque sorte, sclérosé.
En été, les altérations avaient un caractère subaigu; le derme
était infiltré par des éléments embryonnaires et surtout fibro-plastiques,
interposés abondamment aux faisceaux conneclifs ou fibreux;
dans les deux cas, on y voit de petites artères en voie d'oblitération.
Les blocs caséeux des granulations sont entourés d'une zone disjonctive
dont les éléments sont plus ou moins altérés par le processus de
caséification, et d'une ceinture fibreuse ou en voie d'évolution fibreuse.
Les granulations sont constituées par une masse caséeuse ou calcaire
et sont particulièrement intéressantes par la présence à leur
centre d'un Nématode, ou de ses débris, ou simplement de la loge spiroïde
qu'il occupait et qui ne présente plus qu'une cavité irrégulière à
contours déchiquetés. Rivolta, qui a pu étudier les granulations au
début de leur formation, a réussi à isoler cet Helminthe, le même
peut-être qu'avaient déjà vu Ercolani et Semmer (i).
C'est un Ver très grêle, qui peut atteindre 3 millimètres de longueur,
dont la tête est quelquefois un peu distincte du corps ; la queue est atténuée,
terminée en pointe et bordée de fines dentelures. La bouche estorbiculaire
et semble munie de lèvres. A peu de distance de la tête se voit une
ouverture. L'anus est placé au point où le corps s'atténue pour former la
queue. Le tégument est délicatement strié en travers.
C'est évidemment une larve de Nématode. Rivolta a proposé récemment
de lui donner le nom de Dermofilaria irritons, que Railliet réduit
justement en celui de Filaria irritons Riv.
Etiologie. — Les recherches ne sont pas encore assez nombreuses
pour permettre d'affirmer que tout ce que l'on a appelé plaies granuleuses
ou plaies d'été soit dû à ce Nématode. Mais la découverte de
cet élément rend parfaitement compte de la physionomie de l'affection.
Sa périodicité, sa disparition en hiver, son explosion en été
tiennent à ce que, « grâce à la congestion naturelle qui résulte de l'accroissement
de la température, les granulations parasitaires, placées
au centre d'un tissu devenu plus irritable, y développent les premiers
termes d'une inflammation sourde qui s'accompagne de prurit et qui
(1) RIVOLTA, Giornale di Anat., Fisiol. e Patol. degli animali, 1884. — ERCOLANI a
rencontré des embryons de Nématode chez un cheval présentant des croûtes ombiliquées,
larges d'un centimètre environ, très adhérentes par leur face profonde,
qui était atténuée en une sorte de pédicule implanté dans le derme. Ces croûtes,
intéressant toote l'épaisseur de la peau, étaient localisées sur la face inférieure du
corps, le long de la ligne blanche, où l'on voyait aussi beaucoup de taches dépilées
et d'autres où le poil, qui avait repoussé, était blanc. La partie profonde de chaque
croûte se présentait sous l'aspect d'un tissu blanc, tomenteux, constitué par du
tissu conjonctif assez lâche, au milieu duquel s'agitaient de très petits Nématodes.
Ercolani leur donne pour caractéristique de tenir repliée sur le corps leur partie
caudale, agitée de fréquents mouvements d'abduction. (Nuovi elemenli leorico-pralici
di med. veter., Bologna, 1859.) — SEMMER rapporte avoir trouvé de nombreux
Nématodes entre le derme et l'épiderme, chez un cheval atteint d'une dermatose
considérée comme un psoriasis (Oesterr. Viorteljarhrsschrift, 1871, p. 179).