maladies parasitaires - USP

HÉMATOZOAIRES DU CHEVAL. 607
de se produire. D'ordinaire l'intestin est alors très distendu par des
gaz ou obstrué, et la mort serait due à l'un des mécanismes suivants :
1° Asphyxie et œdème du poumon, par suite de la compression
forte et prolongée exercée sur le diaphragme ; 2° apoplexie cérébrale
ou pulmonaire due à la tension artérielle augmentée parla pression
qu'exercent sur les gros troncs vasculaires les viscères abdominaux
distendus; 3° intoxication carbonique, par diffusion de ce gaz des
organes digestifs dans le sang ; 4° intoxication par des produits septiques
ou infection par des éléments figurés (ils tirent leur origine de
l'intestin nécrosé et s'accumulent particulièrement dans le foie, que
l'on trouve, immédiatement après la mort, dans un état de décomposition
avancé) ; 5° syncope cardiaque, causée par la violence des douleurs
intestinales ou résultat de l'intoxication par le phénol, qui
serait produit en plus grande quantité par les fermentations intestinales
anormales. Tereg estime cependant que, dans les coliques, la
production de phénol est plutôt diminuée qu'augmentée.
SYMPTÔMES, MARCHE. — Les anévrysmes vermineux donnent rarement
lieu à des symptômes caractéristiques. On n'en reconnaît souvent la
présence qu'à cause de leur rupture, qui a entraîné la mort rapide du
cheval par hémorragie interne. Au moment de cet accident, qui coïncide
d'habitude avec un effort du sujet, celui-ci s'accule sur l'arrièremain,
se traîne sur les boulets et tombe comme frappé de paraplégie ;
le pouls est filiforme, les extrémités sont froides, les muqueuses
apparentes blanches, etc ; en général, les derniers moments de la vie
sont marqués par les signes d'une profonde et violente souffrance.
Les anévrysmes de l'aorte paraissent plus sujets à la rupture que
ceux de la grande mésentérique. D'ordinaire, le sang s'épanche dans
le péritoine; quelquefois la rupture aboutit directement au tube intestinal.
Sur 18 cas relevés par Bollinger, 15 ruptures s'étaient ouvertes
dans la cavité abdominale, 3 dans l'intestin. Cette dernière forme
peut parfois être reconnue au sang qui imprègne les crottins rejetés
avant la mort. La rupture des anévrysmes vermineux doit être attribuée
à la faible résistance de leurs parois, qui ont perdu leur élasticité
et leur contractilité, et à l'augmentation de la pression artérielle
par l'obstacle que le rétrécissement de la lumière du vaisseau apporte
en aval à la circulation.
En dehors de ces cas de mort rapide, on a signalé, comme symptômes
de l'anévrysme de l'aorte postérieure : la diminution de la
vigueur des sujets, la gêne dans les mouvements du train postérieur,
la difficulté d'uriner, la douleur, la voussure du rein, de l'infiltration
et des boiteries intermittentes d'un ou deux membres postérieurs, des
crampes, des signes de paraplégie; mais ces éléments sont trop peu
Iwaeléristiques pour permettre un diagnostic certain. A peine pourraient-ils
éveiller des soupçons que viendrait quelquefois confirmer
l'exploration rectale.