maladies parasitaires - USP

PARASITES DE L'INTESTIN. 389
son ramollissement par l'état congestif et aux efforts violents auxquels
l'animal s'est livré sous l'incitation de ses coliques. Les liquides alimentaires
se sont répandus dans le péritoine et l'on voit flotter quelques
Ascarides échappés par l'ouverture accidentelle ; la péritonite a
alors précipité l'issue fatale.
Il y a probablement quelque erreur dans l'observation de Gavard,
qui aurait trouvé de nombreux Ascarides dans la cavité péritonéale,
sans que l'intestin fût déchiré (1).
Les conséquences de la déchirure sont parfois retardées, lorsqu'elle
s'est produite sur la petite courbure de l'intestin grêle et
que les Ascarides se sont engagés entre les deux lames du mésentère
en y formant une poche plus ou moins vaste, qui s'enflamme, et finit
par s'ouvrir dans la cavité péritonéale. Wira en a fait connaître un
exemple. Zorn a constaté deux cas analogues, où la communication de
l'intestin avec la poche mésentérique avait lieu par de petites ouvertures
à bords calleux et épaissis(2). On ne saurait affirmer que, même
dans ces deux observations, il s'agît de perforations produites directement
par les Ascarides. En général, on n'a affaire qu'à des déchirures,
récentes ou anciennes. Toutefois, dans quelques observations
publiées (3), les caractères de l'ouverture accidentelle, sa forme circulaire,
son petit diamètre, parfois un Ascaride engagé dans le pertuis,
sont autant de circonstances qui doivent faire admettre une perforation
réelle. Il est possible que les Ascarides s'attaquent à la muqueuse
par leurs lèvres dentées et y amènent une inflammation locale qui
aboutit à une ulcération.
On ignore dans quelles conditions les animaux prennent les germes
de leurs Ascarides. La persistance de la vie latente dans les œufs,
la résistance des embryons aux causés de destruction, l'influence de
l'humidité dans le développement de ceux-ci rendent bien vraisemblable
l'introduction de ces vers dans le tube digestif sous la forme
d'œufs ou d'embryons avec les fourrages, le vert ou les boissons.
11 est donc indiqué, comme moyen préventif, de donner à boire des
eaux aussi pures que possible et de détruire par le feu les vers qui
sont évacués. Si on les laissait dans le fumier, des millions d'œufs
qu'ils renferment quelques-uns pourraient rencontrer des conditions
favorables à leur évolution et infester d'autres chevaux, ânes ou
mulets. En tous cas, l'helminthiase par les Ascarides n'est jamais à
négliger, il faut toujours la combattre par un vermifuge approprié.
(1) GAVARD, Ascarides lombricoïdes dans la cavité abdominale. Journ. de méd.
vétér. et de zootechnie, 1888, p. 537.
(2) WIRA, cité par Railliet, Bull, de la Soc. "centr. de méd. vétér., 1890, p. 319. —
ZORN. Adam's Wochenschrift, 1879, p. 357.
(3) VÉRET, Perforation de l'intestin grêle par des ascarides lombricoïdes. Rec. de
méd. vétér. prat., 1837, p. 70. — ZLAMAL, Oesterr. medicin. JahrbUcher, 1843; et
Recueil de méd. vétér. prat., 1846, p. 949. — CSOKOR, Oesterr. Zeitschr. f. wissensch.
Veterinarkunde, 1888, p. '•>:>.