maladies parasitaires - USP

HELMINTHIASES CUTANÉES. 249
depuis la découverte de Drouilly et Condamine, et, avant eux, l'on a
confondu avec elle toutes les maladies, d'ailleurs rares, qui s'accompagnent
d'hémorragie cutanée. , • *
Pour constater la présence de la Filaire, Drouilly recommande de
raser les poils sur la partie de la peau où l'on sent une élevure. Quelques
heures après, son sommet montrera une ponctuation ecchymotique,
qui s'ouvrira pour donner passage au sang. Un peu avant que
l'hémorragie se produise, on débride légèrement et l'on peut apercevoir
le Ver, qui se contracte pour s'enfoncer dans le tissu conjdnctif : il
faut quelquefois pousser les recherches jusque dans les muscles. < Si
on veut hâter et voir cette migration, il
faut mettre une goutte d'essence de térébenthine
ou de pommade mercurielle
sur un bouton quelconque, en ayant soin
de bien raser les poils sur une circonférence
de 15 à 20 centimètres de diamètre ;
alors il sera possible de suivre le Ver, soit
en voyant de petites traînées ecchymosées
sur la peau lorsqu'elle est fine, soit
en sentant sous le doigt un petit cordon.
Vingt-quatre à quarante-huit heures
après, on est certain de voir apparaître
un nouveau bouton à 3, 4 ou 5 centimètres
du premier. »
La Filaire des boutons hémorragiques
(Filaria hxmorrhagica Railliet,
F. mullipapillosa Condamine et Drouilly)
a été découverte et décrite par Condamine
et Drouilly, revue par Trasbot et par Mégnin
(1). La femelle seule est connue.
109. — Filaire des boutons
hémorragiques.
A, femelle adulte, grand, nat. B, extrémité
céphalique avec ses verrues,
grossie 100 fois, d'après Condamine;
b, bouche; vu, vulve.
Elle est blanche, filiforme, longue de 6 à 7 centimètres, large de
0 an ,d5ô et graduellement atténuée dans son tiers postérieur. La bouche est
nue ; l'extrémité antérieure du corps est couverte d'un grand nombre de
petites verrues coniques entre lesquelles s'ouvre la vulve. Les embryons
sont tout formés et extrêmement nombreux dans le corps de la femelle, qui
est ovovivipare.
Étiologie. — En France, la maladie n'a été observée que sur des
chevaux hongrois (2j versés par les remontes dans les régiments de
(1) CONDAMINE et DROUILLV, Description de la Filaire femelle (cause déterminante
des bouton* hémorrhagiques). Rec. de méd. vétér., 1878, p. 1144 (av. 2 pi.).— RAILLIET,
'(Élém. de zoologie) a change le nom spécifique adopté par ces deux auteurs, parce
qu'il avait été appliqué antérieurement par Molin à une autre Filaire. — TRASBOT,
Soc. centr. de méd. vétér. (Recueil de méd. vétér., 1877, p. 388). — MÉGNIN, Recueil
de méd. vétér., 1878, p. 1151.
(2) BERNARD dit l'avoir vue aussi sur des chevaux espagnols (Journ. de méd. vétér.
milit., XIV, 1877, p. 709).